📃 Je suis de Orăştie, département de Hunedoara. C’était en 2001, j’avais huit ans, mon père est parti à la foire aux chevaux. Des tziganes lui ont foutu un coup de faux sur la tête. Avec la faux sur la tête, ils l’ont conduit à l’hôpital…
Et le couteau est resté dans la cuisse, par Alexandru
📃 Je m’appelle Alexandru, je suis allé à l’école jusqu’en 9ème. J’ai bien commencé le lycée, la 10ème, mais au bout de deux mois, en rentrant à la maison avec un copain et avec plusieurs autres, j’ai eu une dispute avec trois garçons. Je me suis fâché, j’ai téléphoné à un collègue, on est allés en ville, j’ai acheté un couteau et un spray…
On finit tous par grandir, par Radu
📃 J’étais un enfant de 10 ans, quatre sœurs, trois frères, et puis l’aîné est mort. Papa nous aimait énormément. Six mois plus tard, il est mort à son tour. À partir de ce moment, la famille a changé. Quand le chef de famille, le père, n’est plus là, la famille se brise, c’est quelque chose de douloureux, quelque chose de grave…
Maman est morte, par Ninel
📃 Je vais vous raconter quelque chose d’un peu triste. Je ne voulais plus rester en Espagne, je suis rentré à la maison, j’ai trouvé un travail, on travaillait tous les deux, ma femme et moi… Ma sœur qui vivait encore en Espagne a demandé à maman de la rejoindre pour quelques mois…
Le visage de ma mère, par le Paysan
📃 C’était en 2008, j’étais sur un banc, sur la promenade de Menton, et une dame de 45-47 ans promenait son petit chien. J’ai joué avec lui deux ou trois minutes, puis la dame a appelé son chien et elle s’en est allée. Mais voilà, cette dame était le portrait craché de ma mère morte en 1963…
Du champagne dans la tombe, par Mişelule
📃 Aujourd’hui je veux vous raconter l’histoire de la mort de mon père. Mon père est mort le 10 octobre 2013 et il existe chez nous une tradition, le temps que nous conservons le mort à la maison, pendant trois jours. On appelle ce moment la veillée funèbre, on dit priveghi…
Madame la morte, par Chantal et Dédé
🎧📃 Un jour il y a une dame que j’ai surnommée la voisine vigilante, Nadine sait qui c’est, qui me téléphone en disant : « C’est quoi l’ambulance ? ». Je sais pas, j’étais pas au courant. Je sors pour comprendre ce qu’il me dit et je vois une ambulance et trois camions de pompiers devant chez Dédé…
L’infirmière, par Nadine
🎧📃 J’ai travaillé à Manosque à la clinique Jean Giono, qui reçoit pas mal de patients en fin de vie, notamment des patients de cancérologie. Je suis en arrêt depuis deux ans maintenant. Mon dernier jour de travail était un jour du mois de mai, il y a deux ans, et ça été un jour particulièrement compliqué…
Le jour où la guerre est passée sans nous prendre, par Georgette
📃 🎧 Je me souviens de la dernière guerre, ça a débuté quand on était à la tombée de la nuit et le ciel était d’une drôle de couleur à un endroit qu’on ne voyait jamais. Mes parents disaient : « Ça, c’est signe de guerre »…
Lardiers : l’épicentre de la folie, par André
🎧📃 En 1961 je me rappelle très bien, il y a un gars qui a tué deux personnes du village, dont la postière. Et Luc Moullet quand il parlait de Lardiers, il disait : « Lardiers, c’est l’épicentre de la folie »…
Le chef d’orchestre, par Agnès
🎧📃 Je travaillais en soins palliatifs, et on accueillait beaucoup de gens jeunes parce que c’était pour le SIDA. On reçoit une personne qui s’appelait Michel et on accompagne ce gars, qui séjourne assez longtemps dans la structure…
L’amour à 80 ans, par Jean
📃 J’ai perdu ma femme en 2012 alors que j’allais avoir 77 ans. Je me suis demandé ce que j’allais faire, je cherche, je réfléchis. J’apprends qu’un ami avait aussi perdu sa femme d’un cancer et il voulait être moine à Ganagobie…
La maison démontée et le trésor, par Guy
🎧📃 À Longchaumois, au bout d’un chemin forestier, on trouve une maison qui a été démontée. En 1952, si je me rappelle bien, quelqu’un vivait ici et qui élevait des veaux chaque année pour les engraisser. Ensuite, il les revendait au boucher. Un jour, on le retrouve mort dans sa maison…
Les Services du Crédit, par Nathalie
📃 Je travaillais aux Services du Crédit, je m’occupais d’une quinzaine d’agences. Je ne voyais jamais la clientèle puisque je montais les dossiers au Siège. Et puis un jour j’ai eu un crédit à monter, pour les obsèques de l’enfant d’un de nos clients…
Les suicidés du pont, par Sébastien
📃 🎧 J’ai fait toute ma scolarité au Pré Saint-Sauveur, un lycée qui était à l’époque pour moi le fond du trou du cul du monde de la région. J’allais souvent dans la forêt et pour rentrer chez moi, je prenais le bus. Donc je prenais mes petites jambes pour monter en haut du pont de Saint-Claude…
Le pendu du camp romain, par Guy
🎧 📃 Vous savez, il y a un camp romain sur la colline là-haut. C’était la grande époque, où tout le monde allait chercher des pièces. On n’avait pas de détecteur à métaux, mais on grattait et on en trouvait. Et un jour, une gamine qui est de Toulon, elle lève la tête et qu’est-ce qu’elle voit devant elle ? Un pendu…
Perdu après la messe, par Pierre
🎧 📃 C’est une personne qui venait à l’église. On avait la messe le samedi après-midi et en soirée d’hiver, c’était à peu près nuit. Il est venu assister à la messe. C’est une personne qui perdait un peu la tête, qui avait Alzheimer…
Le Cairn 2000 et l’arbre de vie, par Félix
📃 L’association des chemins de randonnée, la DRI pour faire court, est venue pour construire un cairn : le Cairn 2000 pour marquer l’an 2000. Et donc, ils voulaient construire un cairn qui soit un lieu de rencontre et de rassemblement de tous les randonneurs du département ou du moins une grande partie du département…
Marquer à vie
📃 Il me semble que c’était en 43… non, plutôt fin 1942, j’avais 9 ans. C’était en Normandie, dans l’Eure, nous vivions toujours chez nos grands-parents, avec mes seize frères…
Hôpital à ciel ouvert, par Marcel
🎧 En 1982, l’invasion israélienne du Liban avait commencé. Nous, on était à Saïda et on a dû se réfugier à la montagne dans un village qui s’appelle Ketermaya et là-bas il y a eu un bombardement sur un cortège funèbre…
La communion, par Abdeslam
📽️ En 2006, nous recevions un groupe de 80 pieds-noirs qui revenaient pour voir les lieux de leur enfance et de leur jeunesse. Il y avait 4 guides, un par bus et on a pris la direction de Saïda, au début des hauts plateaux. Durant le trajet, les guides ont eu du mal à détendre l’ambiance…