Storie Nostrum. Making-of #1

10 décembre 2020

Temps de lecture : 2 minutes
Nagra
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Intense séance de travail en ce début du mois de décembre 2020 pour finaliser la première histoire du projet Storie Nostrum, celle du berger épirote Derdas. François Beaune, Marie-Pierre Dausse, Vincent Mespoulet et Jack Souvant sont présents pour établir ce « va-et-vient » (F. Beaune) entre histoire, archéologie, fiction et création sonore afin de donner corps à Derdas. Oublier les images, produire des sons, s’interroger sur leur pertinence pour rendre compte le mieux possible d’un ordinaire d’il y a 2500 ans. Établir aussi un « protocole » qui pourra servir aux histoires futures et à la production de podcasts de cinq minutes. L’objectif est d’en réaliser une centaine en trois ans.

Nous sommes donc allés dans la Drôme provençale, conscients que ces quelques jours d’expérimentation collective nous permettaient de nous placer dans des conditions optimales d’une réflexion et d’un travail communs. Les questions et les échanges fusent : Y avait-il des sonnailles pour les moutons dans l’antiquité ? Quels sont les bruits d’une fête civique et religieuse d’il y a 2500 ans ? Comment restituer les sons de la nature et des activités humaines intimement liés ? Comment produire une écologie sonore qui ne consisterait pas à simplement effectuer un travail de reconstitution sensible mais aussi à utiliser des sons contemporains pour offrir aux auditeurs les meilleures conditions d’appréhender ce passé sans être déroutés ? Si nous avons choisi ce lieu, c’est aussi parce qu’il est encore aujourd’hui un espace de transhumance. Nous avons croisé des rivières, nous avons fait retentir l’écho dans les montagnes. Mais nous avons aussi fait une superbe rencontre avec A., un berger herbassier installé pour l’hiver avec sa compagne à 800 mètres d’altitude. Eux savent et nous apprennent que les bêlements des brebis ne sont pas forcément essentiels. « Un mouton heureux mange sans faire de bruit ! ». Le « va-et-vient » entre passé et présent est là, concrètement. Il pourrait prendre d’autres dimensions inattendues au gré de ce genre de rencontre. Des opportunités de croiser aussi l’histoire vraie d’A. berger de notre contemporain et l’histoire plausible de Derdas, berger de l’antiquité. À suivre…

À ce jour, six histoires ont été collectées et les deux premières dates fixées pour des restitutions : fin mars 2020 dans le cadre des Nocturnes de l’histoire, nous serons sur le site archéologique d’Olbia à Hyères. Fin mai, à Marseille pour le festival « Oh les beaux jours ». À vos agendas !