Les passeports de 94

9 septembre 2020

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Léa Baroudi lors d’une conférence à Sciences Po Menton

Au Liban, explique Léa Baroudi, fondatrice de March, une organisation qui s’est donnée comme mission de lutter pour la liberté d’expression et le respect des droits civiques, si tu veux qu’il ait des papiers, il faut aller inscrire ton enfant à la mairie avant qu’il ait un an. Mais tout le monde n’est pas au courant de cette disposition, et de nombreux enfants se retrouvent sans papiers.

Certains n’enregistrent même pas leur mariage, ce qui fait que l’enfant est illégitime, et beaucoup d’avocats en profitent ensuite pour vivre des démarches importantes pour régulariser la situation. Comme les sans-papiers sont généralement sunnites ou chiites, et pas chrétiens, on laisse faire.

Durant l’occupation syrienne et particulièrement en 1994, pour des raisons électorales, la nationalité libanaise a été distribuée à de nombreux syriens. Le clergé maronite (chrétien) a protesté et fait appel en 2005. Le cas de ces passeports de 94 est bloqué. Les enfants de ces syriens néo-libanais souvent ont de gros problèmes pour obtenir leur passeport.

Par ailleurs, la communauté sunnite a toujours été accusée par la communauté chiite et la communauté chrétienne de vouloir naturaliser la communauté palestinienne, pour l’inclure à sa cause. Le sort des palestiniens est lui aussi bloqué de fait. Les chrétiens ont refusé qu’il se crée de nouveaux camps de réfugiés syriens pour les mêmes raisons.

Léa Baroudi