Durant la guerre civile, raconte Maria, au premier étage de notre immeuble il y avait la salle des blessés. Avec les autres enfants on jouait au milieu de ce désordre d’hôpital. Moi j’adorais remettre les seringues à leur place, bien parallèles, ranger les pansements, faire des piles de médicaments, aligner les bouteilles d’eau oxygénée.
Tous les soirs mes parents me disaient que nous allions partir, que notre famille en Syrie, à Damas, avait tout prévu et qu’ils nous attendaient. Et puis un jour on y est allé, et on y a passé je ne sais plus combien de mois ou d’années, j’étais petite, je me souviens pas bien.
Je te raconte ça, François, parce qu’à l’époque je n’aurais jamais imaginé qu’aujourd’hui ce serait eux qui viendraient vivre chez nous, à Zahlé.