Je m’appelle Alaa et je suis de la famille Kassar, une famille peu connue au Liban, mais qui est à l’origine de Baalbek. C’est la première famille qui est arrivée là, et qui a pris comme maison la citadelle, dans le temple de Jupiter. Récemment, ils ont trouvé une bague à notre nom, qui en atteste.
La famille Kassar, nous explique Alaa, régnait sur Baalbek bien avant la famille Harfouche. Un soir mes ancêtres ont organisé un festin, et la famille Harfouche était leurs serviteurs, ils se tenaient derrière les convives, chacun muni d’une épée. Un signal a été donné, et les Harfouche ont tranché les têtes de la famille Kassar.
Après ce massacre, les Kassar ont pris la fuite et sont allés s’installer en Palestine, en Syrie. Les Mathbouh, ce qui signifie les égorgés, font partie de notre famille.
Sur le registre, c’est quoi votre numéro ? l’interrompt Rajah.
Nous sommes le numéro 36.
Alors oui, Alaa, vous faites partie des premières familles. Mais si comme tu le dis le numéro de registre du Sérail signifie l’ancienneté, et que ta famille est trente-sixième, c’est bien qu’il y a eu d’autres familles avant vous, les Rifayi par exemple. Moi ma famille est numéro 57, depuis mon grand-père. Hiba, elle, est numéro 10, et Jamila numéro 6. Enfin concernant ton histoire, j’ai entendu une version légèrement différente. Pour moi c’est la famille Harfouche qui avait invité la famille Kassar chez elle, et qui avait posté derrière chaque invité un serveur pour les tuer.
Son dans Dossier Liban 2016/Baalbek/ Alaa Kassar