Une histoire initialement publiée dans le livre numérique des Histoires vraies de salariés de banque.
Pendant une période en Corse on a eu des plastiquages. Les centres administratifs étaient visés, l’URSSAF, les banques, pour un refus de prêt ou des histoires politiques. On appelait ça les « nuits bleues ».
Ce soir-là, j’ai été réveillé vers deux heures du matin par une explosion venant du centre d’Ajaccio. Une de plus. Je voyais la fumée pas loin, c’était bien ma banque qui avait été visée. Une grosse charge, de presque dix kilos !
On a passé la nuit au téléphone, avec mon responsable et les pompiers. J’ai prévenu les collègues : « Bougez pas, y’a plus de banque ! ». Ça fait quand même un choc de voir son outil de travail détruit sans trop savoir pourquoi. L’agence avait été soufflée, il ne restait plus rien. Au final ils ont décidé de la raser.
Mais dans toute chose malheur est bon. Elle n’était pas belle cette agence, et ça nous a enfin débarrassé des rats qui vivaient dans le faux-plafond.
Vincent