Histoires vraies de Haute-Provence

Le bras cassé, par Gérard

24 janvier 2021

Temps de lecture : 2 minutes


Une histoire collectée le 13 mars 2018 à Longo Maï

Transcription de l’histoire audio

C’est une histoire très ancienne, du début de Longo. En 1976, il y avait une année de sécheresse assez terrible un peu partout en France, sauf vers chez nous où c’était pas plus sec que les autres années. C’était toujours très sec quand même puisqu’il ne pleut pas l’été, mais au printemps il y avait eu assez de pluie pour qu’il y ait assez de foin, assez de céréales et tout ça.

Donc il y a des gens d’ici qui ont pris l’initiative de rencontrer des paysans de la région et il y a une action de solidarité qui s’est faite et qui a pas mal fonctionné. Des paysans étaient d’accord pour laisser un champ, pour qu’on puisse presser la paille et on donnait un coup de main avec la force humaine qu’on peut avoir. Donc on a chargé ces trucs-là et après c’était envoyé dans le département des Hautes-Alpes qui était très touché. Il y avait le concours de l’armée, à l’époque c’étaient des appelés qui venaient et ça montait en train là-haut. Et puis alors donc à la fin, il fallait ranger tout ça parce qu’il y avait des tas de paille issus de nos paillers au bord des champs. Et puis vous savez les paillers ça vaut pas un hangar, donc il fallait tout ranger pour débarrasser.

On était en train de faire ça et moi j’avais fait pas mal de voyages parce que je conduisais le camion, j’avais le permis poids lourd. On chargeait la paille comme ça et puis à un moment, je ne sais pas pourquoi parce que d’habitude on ne faisait pas ça, j’étais en haut et j’ai voulu biller avec un truc qui fait « clic clic clic ». Le truc a lâché, je suis parti en arrière et j’ai eu le réflexe de mettre le coude pour pas cogner la tête je suppose. On ne réfléchit pas trop à ce moment là. Et paf ! C’est le coude qui s’est déboîté.

Le problème, c’est qu’on était en pleine campagne, à Reillanne. Et c’était moi le chauffeur, donc pour changer les vitesses c’était gênant. Donc on a fait du stop avec Philippe, pour ceux qui connaissent, et après on est allés comme ça jusqu’à l’hôpital de Manosque. Arrivé là-bas, j’étais torse nu, plein de poussière parce que c’était de la paille pas toute fraîche. Le type en bas, il me dit : « Mais qu’est-ce qui vous amène ici ? ». J’avais même trouvé ça drôle en arrivant !

Gérard