Un soir d’automne, par Sarah Talmite, Lycée A. Artaud

1 mai 2013

Temps de lecture : 2 minutes

Un soir d’automne, j’ai voulu questionner mon beau père. Cela fait maintenant 13 ans qu’il vit avec ma mère qui est Française née de la banlieue parisienne dans le 93. Je savais seulement qu’il était né en Égypte et j’ai voulu en savoir plus à son sujet. Je lui ai donc demandé de m’accorder un petit instant afin qu’il me parle de sa vie en tant qu’immigré.
Voilà ce qu’il m’a dit:
«Je suis né en Egypte en 1966 au Caire d’un père ingénieur et d’une mère mère au foyer. J’étais encore fils unique quand mon père est décédé d’une crise cardiaque, j’avais cinq ans. Puis ma mère s’est remariée. Je n’aimais pas mon beau père car il me battait souvent pour un rien et me laissait à l’écart de mes frères et sœurs sous prétexte qu’ils n’étaient pas nés du même père que moi. J’ai été élevé dans la religion musulmane et j’ai commencé a bien la pratiquer à partir de dix ans.
Bon, je ne vais pas donner plus de détails sur mon enfance car cela pourrait devenir vite ennuyant.
A l’age de vingt et un ans je décidais de quitter le pays. D’une part, pour pouvoir trouver du travail facilement étant donné que je n’avais pas de diplôme. D’autre part, pour la démocratie, j’ai toujours voulu vivre ainsi, j’ai toujours su que ma place était ici. Je suis donc allé à Paris où j’ai pu trouver, sans problème, du travail en tant que décorateur.
Deux ans après, je rencontrais ta mère, si belle à l’époque, hélas, elle a bien changé. Je l’ai connue à l’époque où tu n’avais que deux ans. Ton père l’avais quittée, elle était seule, sans travail, essayant tant bien que mal de te nourrir. Je l’ai connue grâce à mon ami d’enfance qui a voyagé avec moi jusqu’ici et qui l’a connaissait. Il me présenta à ta mère et avec le temps l’amour est venu. Quatre ans après j’eus un fils, Omar ton demi frère. Je me suis marié avec ta mère et pu, grâce au mariage, avoir la nationalité  française.
Je n’ai pas vraiment subi de discrimination, du moins, je n’y prête pas attention. Je respecte les Français, leur façon de vivre, leur religion, leur façon de voir les choses… Aujourd’hui je suis patron d’entreprise en bâtiment. Je gagne bien ma vie et je n’ai connu aucune discrimination au travail au cours de toute ma carrière en France.
Voilà, j’espère que j’ai été assez clair et que j’ai pu bien répondre a ta question.»