La vie est une grâce divine ! L’important c’est de savoir préserver cette grâce avec dignité et amour, surtout quand on grandit sous les ailes d’une Mère et d’un Père qui ont porté les valeurs humaines les plus précieuses et qui ont su transmettre ces valeurs à leurs enfants ! Ces valeurs quand elles sont vraies, restent inébranlables devant l’hypocrisie du destin !
Je parle de l’hypocrisie du destin, parce que je n’ai jamais pensé que ce bel épisode de ma vie intitulé « Mâcon », va être ébranlé par la vérité la plus dure à supporter dans la vie : la mort !
Des étapes funèbres ont jalonné mon parcours d’amitié Hammana-Mâcon. En effet, quelques mois avant la signature de la convention, j’ai perdu l’être le plus précieux dans la vie, qui m’a donné la vie : Maman. Deux mois avant le Défi de la poésie à Mâcon, la famille était affligée par la mort de Thérèse, ma chère cousine qui a choisi de répondre à l’appel de la vie éternelle à l’âge de 55 ans !
Un jour après le Défi de la poésie à Mâcon, j’ai envisagé un nouveau défi du destin : un drame, plutôt une apocalypse ! Le 15 avril 2012 : Le Grand Cœur qui vient de m’accueillir avec sa chaleur paternelle, a cessé de battre ! Les yeux tendres qui m’ont regardé avec soulagement sont fermés à jamais !
La mort est une défaite !
Juste après le décès de Papa Romanos, j’ai pensé que la malédiction a accompagné cet épisode de ma vie avec Mâcon. Je parle d’un épisode de vie plutôt qu’un projet, car Mâcon a marqué ma vie, si bien que ce projet est devenu l’un des plus beaux épisodes de ma vie ! Si j’avais continué à penser que c’est la cruauté du destin qui a voulu tout cela, j’aurais cédé et renoncé à tout ce qui pourrait avoir un lien à Mâcon. Mais, en pensant que c’est la volonté divine qui a voulu tout cela, c’est la providence qui a voulu que Papa nous attende, moi et ma sœur Hind, c’est la grâce divine qui a voulu que je lui raconte ce que Carlos Misreira a dit de lui lors de la cérémonie officielle à la Mairie de Mâcon…Je cite « Mais cet altruisme est la marque familiale. Vos parents n’ont-ils pas l’habitude de laisser leur porte ouverte, ce qui permet au passant d’entrer à sa guise et d’y trouver un accueillant café le matin ou même un déjeuner à midi ? Votre père poursuit encore cette tradition. En lui, votre famille nombreuse trouve sa force. »
C’est en pensant à la présence de toute la famille, les parents, à la disponibilité des amis, aux paroles réconfortantes et amicales des Mâconnais et je me permets de citer quelques unes de ces paroles. « Nous avons été imprégnés d’une atmosphère de paix et d’amour lorsque nous sommes allés dans votre famille. Malgré la disparition de votre papa, j’espère que vous garderez cette sérénité et cet esprit de famille que vous devez préserver et transmettre. Perdre ses parents c’est un peu de soi que l’on nous arrache. Seul, le temps apaisera votre douleur. » Marie Paule Cervos
« Mon cœur est triste en ce début de semaine car je ne le connais pas depuis longtemps mais j’ai perdu mon « Papa libanais ».Thomas Volatier
« Votre père n’est plus où il était, maintenant il est partout où vous êtes ». Marie France et Albert Bourdon.
En pensant à tout cela, je ne pense plus à la cruauté du destin qui est vaincue par la foi, celle de Papa, cette foi inébranlable chez lui et qu’il nous a transmis, la foi en une vie éternelle ! Je pense plutôt à la plus évidente des vérités chrétiennes : la Résurrection ! La force et la joie de la Résurrection ! En fait c’était bien le message transmis par le Père Joseph Daher lors de la messe célébrée le 2 juin pour la paix de l’âme de Papa ! « Père Joseph, nous n’étions pas vexés de cette vérité dont vous parliez. Nous avons bien compris votre message : la mort n’est pas la fin, c’est le passage vers la vie éternelle dans le Royaume de Dieu ! La mort est le point de départ vers… la Résurrection ! »
Souvent, en plein deuil, on passe par des moments de résurrection terrestre c’est ce que j’ai vécu en lisant l’éditorial écrit par M. Jean Michel Dulin, le Président de l’Académie de Mâcon, qui a parlé de la participation des élèves de Hammana au Défi de la poésie. Je n’exagère pas en disant que c’est une vraie joie de résurrection terrestre que j’ai vécue après la défaite causée par la mort.
Sans le vouloir, je ne peux évoquer Mâcon sans penser à Papa !
Papa a choisi ce moment fort de ma vie pour commencer une autre vie ! Une vie nouvelle auprès de Maman sans laquelle il n’a pas pu résister plus longtemps malgré la présence de sa famille autour de lui. Je parle d’un moment fort parce que, juste avant l’adieu terrestre, j’ai vécu une joie intense: la joie d’être présente dans un évènement culturel de valeur tel « Poésie dans ma ville », la joie de regarder des jeunes libanais de mon village Hammana , réaliser leur rêve en France ! C’était un rêve pour eux ! La joie de passer des moments agréables avec les amis mâconnais, de vrais amis !….La joie des habitants de mon village lors de l’accueil à la municipalité….Me Habib parlait aux habitants avec une grande émotion…. C’est à ce moment là que j’ai réalisé l’impact de l’événement ! Nous chantons la Marseillaise, l’hymne National, l’hymne de Hammana….Je rentre avec mon frère Elie présent dans la cérémonie d’accueil. Papa est là….il ouvre ses bras…il est tranquille : je suis rentrée…C’est Valérie qui rentre….Il a voulu partir….Mais, il y a encore Hind. Il l’a attendue ! Il a résisté après la chute pour la voir !
…..La période matinale est devenue fade sans papa : La messe matinale qui résonnait dans la maison, l’odeur du café qu’il préparait, la voix de l’autorité paternelle qui nous réveillait…
Elie, disait toujours, Papa est notre force ! Même dans sa mort, Papa était fort ! Il est tombé à l’entrée de sa Maison, de son Royaume, il nous a tant protégés et encouragés, il était notre Gardien, il est actuellement notre Ange Gardien, nous avons deux Anges Gardiens qui veillent sur nous ! L’âme de Papa restera notre Force, elle restera à l’entrée de notre Maison, elle nous protègera, nous guidera, Son âme est partout où nous sommes !
Daad Bou Assaf – Texte / Text
Histoire écrite en français / Story written in French