Transcription de l’histoire audio
“ J’ai toujours aimé nettoyer les oreilles de ma famille, de mes amis. C’est quelque chose qui remonte à mon adolescence, à mon grand-père que j’aime beaucoup, décédé aujourd’hui, qui était tirailleur algérien et qui a fait la guerre aux côtés des Français. C’était une personne très vivante, généreuse, adorable, mais qui n’aimait pas beaucoup se laver et prendre soin d’elle. Il portait toujours des bottes en caoutchouc qui montaient jusqu’aux mollets, même en été ! Il ne se lavait qu’une fois par semaine.
En été, on rentrait en Tunisie (il était algérien mais il habitait en Tunisie) et, après la douche, je lui nettoyais les oreilles. La première fois, j’avais quinze ans, j’ai pris le coton-tige, il souriait, il aimait bien ça, et le coton-tige est ressorti avec une espèce de grosse pâte molle, noire, quelque chose d’incroyable, je n’avais jamais vu ça ! Énorme ! J’ai ri, on s’est marré pendant dix minutes. « Mais, grand-père, regarde ce que tu as dans l’oreille ! » J’ai montré ça à tout le monde, et depuis j’ai un truc, c’est que les gens de ma famille, je les harcèle pratiquement une fois par semaine pour leur nettoyer les oreilles, mes amis et mes copains intimes aussi.
J’ai toujours une envie de découvrir une pâte, quelque chose qui sortirait d’une oreille… ”
Nouha, Paris