Lorsque ma mère, Sophia, était lycéenne en Algérie, une manifestation d’étudiants avait été organisée. Malgré être impliquée, ma mère n’osait pas s’y rendre par peur au possible chaos que provoqueraient les adolescents et la police. Elle décida alors de rester paisiblement à la maison. Peut de temps après le début de la manifestation, ma grand-mère, ayant l’esprit révolutionnaire, fut surprise de voir sa fille allongée sur le canapé, et s’en mécontenta fortement. C’est alors qu’un débat entre mère et fille eu lieu : « Tu va laisser les autres se battre pour tes droits, t’as pas honte ? » lui disait ma grand-mère. Se considérant fragile, ma mère insistait sur le fait que cela finirais mal : « Tu sais comment on est les algériens quand on s’énerve, on n’hésite pas utiliser à la force contre le premier qui passe, et moi, j’ai pas cette force, et je la supporte encore moins ! ». Grâce à la forte parole de ma grand-mère, la dispute fut courte, et ma mère rejoignit ses camarades.
Une fois arrivée, elle prit place sur les lieux, pancarte à la main et sifflet à la bouche, la protestation était pacifique. C’était même devenu agréable : une sorte de retrouvaille entre jeunes à l’air libre, criant en cœur le même slogan, rigolant, se peignant les visages… Tout allait pour le mieux. Soudant, un jeune commence à jouer le rebelle et se met à provoquer le corps de police. Les matraques se lèvent, et les jeunes en fuient. Tout un troupeau d’adolescents terrifiés couraient dans les ruelles algériennes. Vu du ciel, cela devait sembler une fourmilière ouverte ayant reçu une pierre. Ma mère n’avait peut être pas de force, mais elle courait bien vite, elle était à l’avant d’un des groupes s’étant perdu. C’est là qu’elle aperçu un petit enfant d’environ 5 ans jouant dans la rue, puis sans s’arrêter, elle le prit dans ces bras et lui demanda de la guider jusqu’à chez lui ; c’est ce qu’il fit. Ils arrivèrent chez le petit, et grâce à la mentalité de l’époque, la porte lui fut grand ouverte.
Elle resta chez les inconnus moins d’une heure, le temps que le chahut termine. Une fois rentrée chez elle, en une simple après-midi, ma mère avait était à une manifestation, poursuivie par la police, et accueillie chez des inconnus.
Inès Safer – Texte / Text
Histoire écrite en français / Story written in French