En Kabylie, dans les années 1910, les jeunes villageois s’occupaient comme ils pouvaient. Ils passaient la majeure partie de leur temps dehors. À cette époque, on racontait qu’il ne faillait pas rôder autour du cimetière pendant la nuit, car des esprits y erraient en ces heures, et châtiaient les personnes qui oseraient s’y aventurer.
Mouloud, mon arrière grand-père et ses amis ne tenaient pas compte des mises en garde des anciens. Ils étaient persuadés que ce n’était qu’une légende, et osèrent s’aventurer dans le cimetière du village un soir. Ils se mirent en route à la tombé de la nuit. Mouloud avait même apporté un bâton avec lui afin de marquer son territoire au milieu des terres dites maudites. Chacun d’eux était envahie par la peur, mais personne n’osait l’exprimer au risque que les autres se moquent de lui. Une fois sur les lieux, ils étaient fiers, et soulagés en même temps d‘y être arrivé sans encombre. Alors que ses amis retournaient vers le village, Mouloud resta en arrière et planta fièrement son bâton au sol. Et, au moment de repartir, il se sentit retenu par quelque chose. Pris de terreur, il se débattu dans tout les sens, mais en vain. Il se débarrassa de son burnous afin de se libérer, et couru immédiatement rejoindre ses amis.
Mouloud ne ferma pas l’œil de la nuit, ainsi que les deux jours suivants. Il n’osait plus mettre le pied dehors. Lorsqu’il racontait son histoire à ses proches, ils se moquaient tous de lui et personne ne le croyait. Un matin, son père, inquiet de l’état de son fils alla faire un tour au cimetière pour inspecter les lieux. Il y retrouva le burnous de Mouloud, retenu par le bâton que ce dernier avait planté au sol…
Acil Benamara – Texte / Text
Histoire écrite en français / Story written in French