Une amie originaire du sud algérien m’a invitée au mariage de son frère. La fête promet d’être grandiose, elle dure sept jours et sept nuits, et je n’hésite pas une seconde à faire les 1500 km qui m’en séparent pour y assister. Aussi, j’aime particulièrement cette oasis aux maisons ocres où les gens sont vrais. Ils ne possèdent pas grand-chose mais leur générosité et leur joie de vivre en a fait les personnes les plus riches que j’ai rencontrées. Si les traditions y comptent encore pour beaucoup, leurs mœurs, surtout les rapports entre hommes et femmes sont détendus comme nulle part ailleurs. Et s’agissant d’humour et de séduction, personne n’est jamais trop jeune ou trop vieux.
Toute la famille met la main à la pâte, et toute la ville vient lui présenter ses vœux. Le couscous servi aux convives est simplement divin. Oui, moi qui aime tant la cuisine, je n’en ai jamais mangé d’aussi bon. Connaissant mon penchant pour la cuisine de notre terroir, mon amie me propose de rencontrer sa vieille tante qui orchestre les repas de la fête, repas dont certains ont réuni plus de quatre-cent personnes. Je me retrouve face à une vieille femme, lourdement assise par terre, les genoux croisées, l’air détaché, ayant presque l’air de s’ennuyer. Les présentations faites, mon amie lui explique que je voudrais qu’elle m’apprenne à cuisiner.
Elle me répond : « Oui, sans problème, à condition que tu ramènes de la viande et du alboub avec toi »
Je dis que ramener la viande n’est pas un problème, « mais le alboub…je ne sais pas ce que c’est… »
Et la vieille tante d’éclater de rire !
Alors mon amie me dit : « c’est ton clito ! »
Mais où-avais donc la tête, ai-je jamais pu faire la cuisine sans ?
Fatima – Texte / Text
Histoire écrite en français / Story written in French