A l’Institut français

12 décembre 2011

Temps de lecture : 2 minutes

Barcelone, lundi 12 décembre

Un ami m’a laissé un message sur le répondeur. Il m’explique qu’il a une super histoire vraie catastrophique à raconter. Hier je le relance par mail pour prendre rendez-vous. Aujourd’hui je reçois ce texto :

Je me souviens j avais un peu bu et la le matin l histoire n est plus terrible.

C est difficile d écrire a un ecrivain, heureusement que tu n est pas masseur, mon frère.

biz

 Malgré cette double difficulté, je trouve les professeurs et les étudiants de l’Institut français enthousiastes quant au projet. Nous nous mettons en cercle, j’explique rapidement les enjeux de la collecte en 2012 : constituer une bibliothèque d’histoires vraies, un silo plein d’histoires venues des 13 pays bordant la Méditerranée : Barcelone et l’Espagne ce mois de décembre. En 2013 il s’agira s’ouvrir les portes de cette bibliothèque, de présenter, d’éditer les histoires afin de les rendre accessibles au plus large public. Cette matière première, libre de droits, pourra servir à tous les artistes qui veulent se l’approprier pour en faire des spectacles, des livres, des films… Le défi est bien de partager ces histoires : je ne fais qu’initier ce projet : à chacun (et aux artistes en particulier) de s’en saisir. D’ailleurs la collecte ne s’arrêtera pas après mon départ du pays. La date limite de dépôt des histoires a été fixée au mois de mars 2013. J’invite chacun – c’est ce que je dis aux étudiants de l’Institut – bien sûr à partager son histoire vraie sur cette plateforme, mais aussi à se faire le relais d’histoires, à aller collecter des histoires vraies auprès de leurs proches, familles, amis, à les enregistrer. Car une histoire vraie, c’est avant une histoire orale, une parole qui raconte. Une histoire ça s’entend. Et c’est d’ailleurs cette dimension orale (que l’on retrouve dans les emails) que l’on doit retranscrire à l’écrit. Même sous forme de texte, les histoires vraies sont une matière orale, un souvenir rapporté à voix haute.