Fuir la guerre en Syrie dans le Chouf (Liban), par Rola

10 septembre 2020

Temps de lecture : 2 minutes

Transcription de l’histoire audio en anglais

Le Visa Schengen

Je m’appelle Rola, je suis syrienne, j’ai deux enfants de six et neuf ans et ma famille est en Allemagne depuis un an. À cause de ce qu’il se passe en Syrie, on a demandé un visa Schengen. Eux l’ont eu et pas moi. Ils sont là-bas mais pas moi. Je ne peux pas les rejoindre et voir mes enfants parce qu’il faut trois ans de résidence là-bas. J’essaie de voir avec l’ambassade ici, j’explique que je suis une mère, que j’ai besoin de mes enfants, mais personne ne m’aide [elle s’effondre en larmes].

Il y a beaucoup de solutions illégales, par la mer, avec des passeurs, qui m’ont dit : « Tu viens avec nous, mais tu payes beaucoup ». Mais moi j’ai peur, je déteste ces solutions. J’ai beaucoup de raisons humaines de les suivre, parce que c’est ma famille, ce sont mes enfants. Personne ne peut m’aider.

Les enfants sont avec leur père depuis un an, et je ne sais quand je pourrai les voir. C’est une question de lois, de papiers : ça prend beaucoup de temps. Maintenant je suis chez ma sœur et sa famille, dans le Chouf. Cela fait un mois que je suis là, mais je ne peux pas rester longtemps. Nous n’avons pas le droit de vivre ici, le gouvernement a pris tous les passeports. Les Syriens doivent avoir un lieu de résidence et un travail pour rester.

Mes enfants sont intelligents, ils apprennent les langages très facilement. En Allemagne, mon aîné est inscrit au Gymnasium, à l’école. J’ai demandé un visa de tourisme à l’Allemagne, pour voir mes enfants au moins quelques semaines, qui a été rejeté parce que je suis Syrienne. Les plus petits me demandent au téléphone : « Pourquoi tu n’es pas avec nous maman ? Tu nous détestes ? » Je leur dis que j’essaye de venir, que je fais tout ce que je peux.

Rola