Histoires vraies du Haut-Jura

Une ange gardienne, par Sandrine

5 décembre 2021

Temps de lecture : 3 minutes


Une histoire collectée en 2021.

 

Transcription de l’histoire audio

Moi je m’appelle Sandrine et j’habite La Pesse, mais l’histoire se passe à Saïgon, au Vietnam. En tant que Jurassienne − je ne suis pas de La Pesse mais je suis Jurassienne, je suis très attachée au Jura et j’adore en partir pour mieux y revenir. J’ai ressenti le besoin de voyager donc je suis allé à Saïgon, je suis allée au Vietnam. J’étais avec un ami donc on prend toujours les précautions d’usage pendant le voyage : le passeport pas sur soi mais à l’hôtel, etc.

Le jour du départ, je récupère mon passeport, mes papiers que j’avais une petite pochette autour du cou et on allait prendre l’avion quatre ou cinq heures après. J’attendais sur le bord de la route et au Vietnam il y a beaucoup de circulation, beaucoup de motos, de voitures. Donc j’étais au bord et tout d’un coup je me sens happée. En fait il y avait un motard qui surveillait, il était juste à deux mètres de moi et comme j’étais tout devant, il a démarré en trombe en m’arrachant mon sac. Soit je partais avec, soit la ficelle casse. Donc la ficelle de mon sac a cassé et je n’avais plus de passeport, plus de billets d’avion, plus rien. Quand on se retrouve au bout du monde, le plus important c’est le passeport. J’avais tout en double, tout, tout.

Je suis allée à la gendarmerie pour porter plainte puis comme j’avais le double du billet, je vais à l’aéroport dans la foulée. Évidemment, ils n’ont jamais voulu me laisser partir : « pas de passeport, vous partez pas ». On se retrouve en cinq minutes à faire un choix : moi je ne pouvais pas partir mais mon ami si. Il hésitait et finalement je lui ai dit : « Mais vas-y ! De toute façon je vais me débrouiller. ». C’est pas première fois que je partais donc je vais me débrouiller, je vais aller à l’ambassade et on va me refaire mon passeport. Il est parti et je me suis retrouvée toute seule. Il m’a donné de l’argent, heureusement qu’il avait une carte bleue, il a retiré des sous parce que je n’avais plus d’argent, je n’avais plus rien. Donc je fais mes démarches : ambassade, le visa. Ils font traîner le visa et je vais me faire faire un petit massage. Ça je me rappelle parce qu’elle était aveugle, c’était trop bien. J’y retourne et finalement je récupère mon visa, je récupère mes papiers. J’avais appelé l’assistance pour avoir un billet d’avion donc j’avais tout et j’arrive à l’aéroport avec mes nouveaux papiers.

En fait, ma place d’avion avait été réservée par mon assistance. J’arrive, je donne mon nom, la référence… et ils me trouvent pas dans le truc. Alors là, autant j’avais tenu deux-trois jours, mais alors là je devais reprendre le travail le lendemain, j’avais mes enfants et tout. Tout le monde avait embarqué et moi j’étais là. Je donne le numéro de l’assistance et je n’étais pas dans l’ordinateur, ils ne voulaient pas me faire partir ! Alors ça a été l’horreur : j’éclate en sanglots, là j’étais complètement retournée. Tout d’un coup, il y a une personne qui arrive, française mais d’origine vietnamienne, elle vient vers moi et me demande ce qu’il se passe. Donc je lui explique parce qu’avait je m’étais dit que j’allais racheter un billet avec la carte bleue que m’avait laissée mon ami et j’ai été de nouveau refusée car ce n’était pas mon nom sur la carte. Pendant ce temps, tout le monde attendait dans l’avion, tout était bloqué. La personne arrive, vient vers moi, elle venait d’accompagner un ami et puis me dit : « Ben qu’est ce qui se passe ? ».

Je lui explique entre deux spasmes toute l’histoire et elle me dit : « Écoute, je te le paye ton billet. Je vois bien que tu veux partir, il faut que tu rentres chez toi ! Je peux pas te laisser comme ça ». C’était plus de 1000 euros le billet ! Je dis oui et on nous dit : « Dépêchez-vous, l’avion va partir ! ». Alors elle est allée acheter un billet et comme son nom correspondait à sa carte bleue, puis elle me l’a donné. J’ai dit : « Mais tu t’appelles comment ? C’est quoi tes coordonnées ? Il faut que je te recontacte ! ». Elle m’a donné son nom à la va-vite et j’ai couru dans les couloirs comme une folle, tout le monde m’attendait dans l’avion. Je suis arrivée dans l’avion, je me suis posée et là je me suis dit : « Ah ! J’ai croisé mon ange gardien ! Elle avait un visage… elle était resplendissante ! C’était vraiment une super belle personne. ». Je usis rentrée et puis je l’ai évidemment recontactée, je suis allée la voir à Paris et je lui ai remboursé son billet !

Sandrine