Une histoire collectée le 20 mars 2018 à Revest-du-Bion
Transcription de l’histoire audio
Le village de Gréoux-les-Bains.
“ En 1967-1968, on avait l’intention d’aller passer le réveillon à Gréoux. J’habitais Sainte-Tulle, et avec mon futur mari, ma sœur et mon beau-frère, nous voilà partis. Mais il avait énormément neigé.
On arrive à Gréoux, il faisait noir, il n’y avait pas une lumière, il n’y avait pas une salle allumée, il n’y avait rien du tout ! On a dit : « Bon, ce n’est pas là, on retourne ». On s’est envoyés dans les petites routes sous la neige, on avait pas peur de rouler sous la neige à ce moment-là. Donc on était partis sur toutes les routes, sur Allemagne-en-Provence, toutes ces petites routes qui sont de l’autre côté de la Durance, car il faut dire qu’ici, la Durance c’est un peu comme la frontière. Il y a d’un côté et puis il y a de l’autre.
Là, c’était de l’autre côté de la Durance et au fur et à mesure qu’on roulait, on voyait la jauge descendre. Pas de village, pas de poste d’essence… Heureusement, à Oraison, ils avaient mis un distributeur : pour cinq francs on avait quelques litres. Il fallait impérativement qu’on arrive à Oraison. On a fini par y arriver, mais le réservoir vide ! On a pris pour ces cinq francs d’essence pour pouvoir revenir sur Sainte-Tulle, pour pouvoir se coucher.
Ça nous a pris la nuit ! C’est le seul réveillon du premier de l’an dont je me souviens ! Tous les quatre dans la voiture, on chantait à tue-tête, faux d’ailleurs. Ça fait rien, bon, on avait 20 ans et on s’est bien amusés. ”
Dominique