Une histoire collectée le 20 mars 2018 à Revest-du-Bion
Transcription de l’histoire audio
“ Quand j’étais encore à l’Éducation nationale on m’avait attribué les classes préparatoires à l’apprentissage, ce qu’on appelait les CPPN. En gros, des élèves qui ne se plaisaient pas dans les cours classiques et à qui il fallait beaucoup de choses concrètes pour qu’ils arrivent à comprendre. Donc par exemple dans mon cours où on expliquait les fractions, je venais avec un gâteau bien sûr : on coupe en deux ça fait la moitié, en quatre ça fait des quarts, etc. On écrit au tableau : un quart, un demi, un huitième. Et plus le chiffre en dessous est gros, plus la part de gâteau est petite !
Mais malgré ma bonne volonté à essayer d’être concrète, il y en avait quand même un ou deux qui étaient réfractaires, dont un enfant de forains. Je suppose que c’était un garçon qui dès le départ avait eu, on va dire, une scolarité en pointillés. Il n’avait pas suivi régulièrement les choses.
Dans l’ensemble j’étais plutôt patiente mais comme tout le monde il y a des jours où ça craque. Je vais au-dessus de lui, il comprenait pas, je commence à rouspéter. En plus, un grand gaillard de 15 ans. Il se relève et il me dit : « Dis donc. Moi je roulerai en Mercedes, toi jamais, même si je ne sais pas compter ».
Je l’ai revu quelques années après, et c’était vrai, il roule bien en Mercedes ! ”
Viviane