Une histoire collectée le 24 mars 2018 à Revest-du-Bion
Transcription de l’histoire audio
“ Donc ça se passe ici en 2001 avec un musicien du village qui joue très bien du piano. J’étais allée le voir pour lui demander s’il ne pourrait pas nous diriger pour faire une petite chorale, qu’on ait de quoi chanter sur le village. On s’est retrouvés à huit-neuf choristes volontaires. Ce monsieur nous dirige, ça se passe très bien : il est très pédagogue. C’est très agréable, on prend un plaisir infini à chanter avec lui. On avait commencé cette expérience de chant en juin 2000. Arrive la rentrée, on continue. 2001, on continue. Quand on est dans une chorale, ce qui est intéressant c’est de préparer quelque chose de fini, pour qu’on le présente à un public et qu’on chante pour de vrai. On devait donc aller chanter à l’église. On prépare le concert d’arrache-pied. On bosse, et l’avant-veille du concert il nous annonce qu’on va faire une répétition générale à l’église.
Ce jour-là, je suis arrivée très en retard à la répétition parce que je travaillais encore à cette époque-là. Au moment où je suis arrivée, je vais pour entrer dans l’église et je vois ce monsieur en furie : « Vous me faites tous chier, au revoir ! ». Il part en laissant là les choristes tous bêtes, tous nigauds avec leur truc à la main.
Je ne savais pas ce qu’il s’était passé et j’ai demandé un peu des explications. Bon, ils avaient été un peu insupportables, c’est-à-dire qu’ils parlaient beaucoup, ils étaient agités, vous savez comme dans une classe avec des élèves qui ne font pas de lecture ! Du coup on est restés là coincés en se disant ce qu’on allait faire. On se quitte et on se donne rendez-vous pour le concert.
Le surlendemain on se pointe à l’église pour le concert, on attend, on attend, on s’était donnés rendez-vous une heure avant. Et le chef n’est jamais venu, mais le public était là, lui ! Il se trouve que parmi les choristes, il y avait des anciens élèves qui me disent : « Écoute Nicole, tu nous as toujours fait chanter à l’école, alors mets-toi devant nous et t’as qu’à nous faire démarrer. Les chants on les connaît, tu nous fais démarrer et tu nous fais arrêter, ce sera bon ! ».
Je me suis plantée devant, et j’ai fait le chef. Pour la première fois de ma vie pour un concert ! Ça s’est super bien passé. Je pense que c’est le stress ! C’est comme ça qu’en septembre je suis devenu cheffe de chœur. J’y suis encore.
La chorale s’appelle Sarabande parce qu’une des premières œuvres qu’on ait chanté, c’est la Sarabande d’Haendel. ”
Nicole