Une histoire collectée le 20 mars 2018 à Revest-du-Bion
Transcription de l’histoire audio
“ Ma grand-mère habitait à Sainte-Maxime avant sa mort. Il y avait sa maison, la route et la plage. Dans un embouteillage, une brebis a mis bas un agneau. C’était une agnelle, on l’a su après. Elle est tombée dans le jardin de ma grand-mère. On a téléphoné à tout le monde, personne n’en voulait. Les gendarmes ont dit : « Mangez-la ! ». On a dit non, quand même !
On a téléphoné aux éleveurs du coin, ils n’étaient pas intéressés. Alors mes parents, qui habitaient plus haut dans le Var, ont ramené la brebis chez eux et l’ont élevée avec du chocolat chaud et des biscottes.
Comme la brebis n’avait pas de mère, elle a pris le chien pour sa mère. C’est devenu une brebis de garde. Quand quelqu’un rentrait, on ne peut pas dire qu’elle aboyait, mais elle bêlait sur les gens qui arrivaient !
Elle a grandi et elle s’est mise à manger les roses de ma mère. Mais que la rose ! Ma mère dans une colère noire a dit à mon père : « Ce sera la brebis ou moi ! ». Ça a été ma mère parce qu’elle savait cuisiner et la brebis, non.
On ne voulait pas qu’elle meure cette bête. Comme mon père était professeur de gym, il a donné la brebis à une élève dont le père avait un troupeau. La brebis, qui avait été élevée par un chien et des hommes, a pris la tête du troupeau. Elle mangeait les salades sur les bords des routes… Elle a mené sa vie de brebis en mettant au monde je ne sais pas combien d’agneaux. Ça a été la reine du troupeau à Carcès. ”
Dominique