Une histoire recueillie à Saint-Étienne-les-Orgues.
“ Il y a sur la Côte d’Azur des îles que j’adore, qu’on appelle les îles d’or : l’île du Levant, Port-Cros, Porquerolles et des îlots dont je ne me souviens plus du nom. Entre le Levant et Port-Cros, il y a quelque chose d’étrange. C’est, sur un pic rocheux, une construction qui fait à peu près 4 m². C’est une petite tour avec un toit en dôme. Et, les gens qui vont souvent là-bas, savent que du côté de Port-Cros, il y a une ouverture et y’a une échelle. C’est-à-dire qu’on peut monter dans cette tour. Dans la tour y’a rien, c’est comme une cellule.
Et j’avais un ami qui vivait au Levant, il connaissait très bien ces îles et il avait un petit canoë en plastique à rame, un Tahiti, je crois. Un jour, il rencontre une jeune femme et il décide de la séduire… Le grand jeu. Donc, il achète du champagne. Sur son petit canoë, il charge un petit matelas gonflable, pour deux personnes, de la belle nourriture. Et, il décide de l’emmener dans cette tourelle. Ils partent et entre ces deux îles, entre le Levant et Port-Cros, l’eau, je peux même pas vous dire comme elle est belle. Si vous vous levez tôt, l’eau est rose, les îles, c’est magnifique !
Ils partent au crépuscule. Il rame. La jeune femme trouve le site merveilleux. Elles s’est parée, pomponnée et tout. Ils arrivent à la tourelle de la Dame et grimpent l’escalier en métal. Lui, il remonte le canoë parce qu’il a peur qu’il foute le camp. C’est très léger, ces choses là.
Ils commencent la soirée. Y’avait des bougies, le champagne. Il a défait le matelas pneumatique avec un beau tissu dessus, des petits oreillers et tout ça. C’était un poète. Ils commencent à boire le champagne. Et là, le vent se lève : le mistral. Le mistral, vous le savez, ça dure trois jours, six jours, neuf jours… À la tourelle de la Dame, les vagues frappent, et quand les vagues la frappent, elle vibre. La merveilleuse soirée d’amour se transforme en nuit de cauchemar. Lui savait que ça ne risquait absolument rien, mais le mistral a forci et les vagues ont commencé à passer par-dessus la tourelle, avec l’écume qui tombait devant la porte.
Et la jeune femme a piqué une crise de nerfs. Lui voulait la consoler et elle disait : « Ne me touche pas, plus jamais tu me toucheras ! ». Ça a été une horreur : trois jours ! Le troisième jour, calme plat. Elle voulait quasiment qu’il rentre à la nage, sans lui parler. Et voilà ! Ils sont rentrés au Levant et plus jamais elle ne lui a adressé la parole. C’est une belle histoire d’amour qui n’a pas abouti ! ”
Nicole