Une histoire recueillie à Sigonce.
“ En 1972, c’était mon premier métier. J’étais géologue, j’avais fini mes études, je cherchais un emploi et j’étais jeune marié. Par un coup de chance, je décroche un emploi en Libye. Je pars étudier la faisabilité d’un barrage. Depuis, ce barrage a été construit, j’ai vérifié sur internet.
T’imagines en 72, arrivé là-bas dans ce pays que je ne connaissais pas. Mon épouse était pied-noir d’Algérie, ça l’a rapprochée de ses racines.
Je me suis régalé. Tous les jours je me tapais une heure et quart de bagnole pour rejoindre le site et j’y passais la journée. J’ai découvert la culture libyenne. C’était à l’époque de Kadhafi, qui était à l’époque un personnage positif. Il avait l’idée que le monde arabe pouvait être moderne et que c’était pas uniquement comme l’Arabie saoudite. Avec mon épouse, la 1ère ou la 2e année, on a décidé d’aller découvrir le sud libyen. T’imagines ! Moi, un vrai blaireau, comme on dit ici, on part tous les deux en bagnole, on descend dans le désert dans des coins où il n’y avait rien. C’était vraiment rustique et un peu risqué.
À un endroit, on a découvert – j’ai la photo encore, en descendant du 4×4, un rocher triangulaire avec gravé dessus une girafe. Ce désert que je voyais là, c’était l’Afrique, c’était pas le même climat. ”
Jean-Pierre