Une histoire collectée en novembre 2020 à Saint-Claude.
Transcription de l’histoire audio
“ Je m’appelle Françoise, je suis native de Saint-Claude et puis je viens en vacances dans notre maison familiale à Cinquétral. Souvent, on se remémore avec les amis, la famille, des histoires de notre enfance. Et l’autre jour, on s’est rappelés une histoire qui nous a bien fait rire parce que c’était l’adolescence, je devais avoir 14-15 ans et puis on venait en vacances : mes parents avaient acheté une petite résidence secondaire à Cinquétral.
On venait en vacances mais on passait toutes nos vacances à Cinquétral. Quelque part on avait un peu soif et besoin d’un petit peu d’aventure, de voyages. Il y avait à cette époque-là un moyen de locomotion qui pour nous reste un petit peu extraordinaire, mes copines avaient des Solex. Le Solex représentait quand même le moyen de locomotion qui permettait la grande liberté. Moi, mes parents n’avaient jamais pensé à m’acheter un Solex et n’avaient peut-être pas forcément les moyens de m’en acheter un. Et surtout, j’avais un grand frère, Pierrot, qui lui avait une grosse mobylette Peugeot grise et moi je rêvais bien sûr d’avoir une mobylette comme mon frère, de pouvoir m’évader et partir loin – en l’occurrence à Longchaumois ou descendre à Saint-Claude. Pour moi ça représentait quelque chose d’extraordinaire.
Pas de mobylette, mais on avait la possibilité pour s’évader avec la copine Marion de marcher sur la route. Un jour on avait vraiment eu l’envie d’aller à Longchaumois, il ne s’y passait pas grand chose mais on rencontrait quand même des copains ou des copines. Nous voici parties sur la route de Longchaumois, puis en chemin, qu’est-ce qu’on voit ? On était à peu près au niveau des Combes et on voit une mobylette, on s’approche. C’était la mobylette de Pierrot, mais il n’était pas là. On se dit que pour poursuivre notre chemin et pour aller plus vite à Longchaumois, ce serait quand même bien de la prendre. On va pour la prendre sauf qu’elle était attachée ou fixée avec je sais pas quel moyen à un arbre, on tire et on sent que le pot d’échappement dégringole, tombe. On s’est dit : « On va laisser les choses comme ça, on va partir a Longchaumois, on continue sur notre projet de marcher et puis on verra bien en revenant. »
À Longchaumois on voit les copains et les copines, puis quelques temps après on décide de rentrer, c’était l’heure de rentrer. On était quand même assez contraints au niveau des horaires. On en avait assez de marcher parce que ça fait quand même 5 km de Longchaumois à Cinquétral, et on fait du stop. C’était carrément interdit de faire du stop, car on nous disait que c’était dangereux et comme c’était carrément interdit, c’était génial. Donc nous voici en train de lever le pouce, une voiture nous prend, nous montons et nous voici partis en direction de Cinquétral.
Je ne sais pas ce qu’il se passe dans la voiture, je me retourne et qu’est-ce que je vois ? Derrière la voiture, mon frère sur sa moto, sauf que la moto prenait feu – enfin prenait feu c’est peut être exagéré. Il y avait de la fumée qui se dégageait du moteur et je me dis : « Oh mon frère ! Mon frère ! Qu’est-ce qu’on a fait ? On a dû faire quelque chose qui fait que la moto est en feu ! Stop, arrêtez vous ! ». Je dis au conducteur de la voiture que mon frère prend feu derrière. Donc la voiture s’est arrêtée, on a regardé, et puis ensuite, je ne sais plus ce qu’il s’est passé : j’ai un trou. ”
Françoise