En 1950, à l’est de l’Algérie, à la campagne, un voleur se cachait derrière un rocher et fixait une grande maison où habitait une très grande famille. Cette famille occupait une ferme où elle élevait des moutons, des vaches et des chèvres. Le voleur en question souhaitait s’emparer des moutons, de deux plus précisément.
Pour accomplir sa mission, il se cacha un après-midi dans la cour et attendit le retour du jeune homme qui était parti promener les moutons. Pendant qu’il attendait, il vit une femme entrain d’extraire le lait d’une vache dont elle emplit un seau qu’elle posa dans un coin, sans le couvrir. Quelques minutes après son départ, le voleur aperçut un serpent se diriger vers le seau, l’animal avait sûrement soif et avala donc le lait, mais le rejeta immédiatement après l’avoir bu, et par la même occasion y laissa son venin.
Après que le jeune homme soit revenu avec les moutons et que la famille se soit endormie, le voleur s’interrogea : il hésitait entre voler les moutons et laisser la famille boire le lait et s’empoisonner, ou se dénoncer, dire la vérité à propos du lait et laisser la famille le tuer… Finalement, il choisit la deuxième option. Dans sa tête, il se disait : « Mieux vaut ma mort plutôt que celle de toute une famille. »
Il attendit donc jusqu’au matin afin de leur parler. Au matin, il vit la femme s’approcher du seau et sortit de sa cachette pour la prévenir que le lait était empoisonné. Choquée de voir un inconnu surgir ainsi d’un coin de la ferme, elle se hâta d’appeler les autres. Lorsqu’ils furent tous réunis, le voleur leur raconta toute l’histoire en tremblant car il était persuadé qu’ils allaient le tuer. C’est alors que l’homme le plus âgé de la famille, le grand-père, lui demanda combien de moutons il était venu dérober. Il répondit qu’il s’apprêtait à en voler deux. Le vieil homme se tut un instant puis annonça qu’il lui offrait dix moutons en guise de remerciement.
Sara Boulektout