Tout commence fin mai-début juin. L’adolescente ne se sent pas bien : vertige, vomissement, du mal à manger, à dormir. Elle se pose plein de questions. Elle se dit que ça n’est pas possible qu’elle n’ait pas fait tout ce qu’il fallait pour ne pas que cela lui arrive. Elle fait un test : positif, elle a des doutes et pense peut-être que le test n’est pas bon. Elle commence à vraiment angoisser. Le jour même elle part chez le médecin et se fait prescrire une prise de sang sang pour que sa mère ni sa famille ne soit au courant. Son copain ne l’accompagne pas, il ne veut pas être là et pense qu’elle se fait des idées car elle a des problèmes d’alimentation et elle vomit de temps en temps. Et puis elle ne dort pratiquement jamais car elle est insomniaque… Il pense que le test n’est pas positif, non, et reste confiant. Mais elle sent que ça n’est pas pareil. Arrivée au laboratoire, prise de sang faite, elle s’en va. Le lendemain, elle appelle son copain et lui dit de venir avec elle. Il refuse car il dit qu’il est fatigué. Elle prend son bus et se rend chez lui pour voir s’il dit vrai. Elle le sait, il lui ment, il pense qu’elle délire et donc ne la prend pas au sérieux. Elle arrive à le faire venir mais avec deux de ses collègues. Elle arrive devant le laboratoire. Son copain, pour ne pas que quelqu’un pose de questions, envoie ses collègues au tabac pas très loin. Elle entre, donne son nom, le monsieur ouvre l’enveloppe regarde les résultats, il fait une tête spéciale, elle a compris que ce mercredi 6 juin ne serait plus jamais comme les autres, simple. Il lui dit qu’elle est effectivement enceinte. Elle arrive devant son copain et se met à pleurer. Il lui dit que tout ira bien, qu’il ne la laissera pas tomber. Arrivée du bus. Elle ne parle plus pour ne pas éveiller les soupçons des collègues. Elle arrive chez lui et pleure toutes les larmes de son corps. Elle ne comprend pas, elle a vraiment fait attention de son côté et pourtant ça lui est arrivé. Le soir-même elle l’annonce à sa mère qui la soutient et ne la juge pas. Sa mère passe deux coups de fils et les rendez-vous pour avorter sont pris. Elle ne veut pas avorter mais elle ne peut assumer ce bébé. Une semaine après, premier rendez-vous, la femme lui dit qu’elle est enceinte de trois semaines. Deux semaines après, entrée à l’hôpital pour avorter. Une matinée très éprouvante pour la jeune fille autant psychologiquement que physiquement. Elle a eu du mal à remonter la pente, mais elle a réussi. Ce souvenir si douloureux lui fait dire qu’elle est lâche et qu’elle n’a pas eu la force d’assumer, elle a préféré choisir la facilité… Aujourd’hui la blessure est toujours vive, mais comme on dit, il y a pire dans la vie, c’est cela qui lui fait tenir le coup, penser aux personnes qui sont vraiment en difficultés. Sa devise est « ce qui ne tue pas rend plus fort ».
Une adolescente de 17 ans, par Mélanie, Lycée A. Artaud
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