Lorsque j’etais enfant, je demandais toujours a mon pere…
« Alors qu’est-ce qu’on fait ..maintenant ? … »
On sortait du marche aux Timbres, a Franklin Roosvelt, on avait attendu pour la traditionnelle séance du spectacle de Guignol, tout a cote …mais le desir de voir toujours plus et toujours autre chose m’habitait deja. Mon pere etait « Champion du monde du Dimanche Apres Midi reussi » aussi ne se decourageait -il jamais face a mes bouilles interrogatives.
« Alors…Qu’est ce qu’on fait…? .. »
Ainsi, on allait regulierement dire bonjours aux crocodiles a Daumesnil – Mon pere affirmait qu’il y en avait un qui etait bien malade. Je compatissais.
On allait aussi dire bonsoir aux hippopotames du Bois de Vincennes – Mon pere affirmait qu’il y en avait un qui s’ennuyait beaucoup. Je le croyais.
Fallait pas decevoir non plus le Pere Noel, alors on allait verifier si personne n’avait casse les vitrines des grands magazins. Je verifiais.
On allait voir un combat de catch, et j’en avais retenu… qu’un catcheur, il engloutit plus de 3 kg de viande par jour, bien plus que le crocodile malade ds la fosse de Daumesnil …bien plus qu’un doberman.
Quand l’enfance m’a quitte, mon pere m’a dit un jour Merci. Merci ..grace a toi, m’ a -t-il dit…je fus drole, j’ai invente des legendes, et je m’y connaissais meme dietetique de catcheurs. Aujourd’hui. C’est moi qui lui dit Merci. Merci de m’avoir rendue curieuse et attentive…
Un jour que les magazins animaliers sur les quais de la Seine etaient fermes, mon pere eu’t l’idee fabuleuse de m’ammener voir une Operette « La Perigourdine »
Inspiree par le chant et le theatre – Je trouvais le spectacle fabuleux.
Le soir meme, en pyjama sur son lit, en equilibre sur une jambe, je fus …moi, Sandy – 6 ans – Un grand chef d’Orchestre ayant dirige de nombreux orchestres en Europe, actuellement en tournee, a L’English National Opera de Londres, dument demande a l’Opera de Hong Kong, ttes les salles de concert avaient reserve les prochaines dates, New York, Luxembourg, Lausanne…
Et mon pere, admirable journaliste, me posait des questions..auxquelles je repondais avec aplomb et nos eclats de rire retentissaient ds la maison…..
Nous avons tous des vies anterieures tres riches, de souvenirs d’enfance, de monde imaginaires intenses.
Je ne suis jamais plus revenue depuis dans une salle d’Opera…avec mon pere et aussi sans lui. Plus… jusqu’a aujour’dhui…..
J’avais pris une demi journee de conges – Ts mes RDVs annules …j’etais dispos a la decouverte.
Visite de l’Opera de Tel Aviv…
Quelle Fragilite, quel handycap ..allez vous dire…ne pas connaitre l’Opera ? Sourire…He bien le Handycap, fut compense…. Les handycaps imposent a ceux qui les hebergent un compagnonage constant avec « l’initiative » …je l’ai eu.
Il sera bientot repare par l’achat de deux billets pour le prochain opera. ERNANI..Un des meilleurs operas de Verdi, une improbable histoire d’amour entre 3 hommes amoureux de la meme femme au XVI e siecle.
Vous arrivez a L’opera, de style multiforme et asymetique, le complexe est ainsi dissimule par les grandes arteres envirronnantes a Tel Aviv. C’est L’architecte Yacov Rechter qui construit ds les annees 90 la maison de L’Opera D’Israel.
On a tous des niveaux differents de tolerance aux envirronnements bruyants, aux odeurs de tabac, a l’entassement des corps, a la proximite physique, a la chaleur…mais Entrer ds l’Opera….Mettez votre corps de bonne humeur…Ecouter les jeunes chanteurs et chanteuses, le piano, Trouver la…le calme et l’energie.
Rien de mieux pour pacifier nos etats d’ame….mon esprit etait comme une voile ds le vent…porte par les gens, qui traversaient les halls, les chanteurs, les musiciens, les costumieres, les perruquieres…ts ces gens en mouvements ds cette delicieuse coquille.
Pendant les 3 mini -concerts qui m’ont ete offert par les jeunes chanteurs et chanteuses venues m’ acceuillir, j’avais le sourire aux levres, ttes les connexions etaient etablis entre les differentes zones de mon cerveau..Cortex moteur, auditif, visuel….Theatre, Danse et Musique…Italien, Francais, Allemand….tout pour y trouver le bonheur.
Comme ds la maxime des jeux olympiques « Citius, Altius, Fortius » ….je me suis trouvee seule sur la scene, a un moment …et j’eu envie de crier… »Plus vite ..plus haut ..plus fort…! »
Ns ne sommes pas tous des artistes doues de genie, nous ne sommes pas non plus, des amateurs de grands opera mais nous pouvons etres des « Artisans » sans etre des « Artistes » et cette merveilleuse visite contribua a faire de moi une nouvelle adepte de L »Opera… .. sans jamais oublie la fameuse Operette que m’avait fait decouvrir….Papa…
Sandy Ohnona – Texte / Text
Histoire écrite en français / Story written in French