J’étais vraiment très chanceux de tomber sur Nasr Eddin hier. Le grand sage débarquait du même bateau que moi, qui fait Konak – Karsiyaka, le quartier de la rive en face. Il portait un turban orange pour signifier sa honte intérieure après la défaite de l’équipe nationale turque contre la Hollande la semaine dernière. Il revenait juste du Qatar, où il s’était fait tailler un beau costard grâce aux bonnes performances du PSG, et sa mine semble dire: un serbe suédois, ça devrait vivre en Pologne. Seul le sac, dans lequel traditionnellement Nasr Eddin entrepose son laptop 50 Gigas au cours de ses longs voyages et âne, était d’époque, et son disque dur aussi dur qu’à l’époque de Timour-Leng (Tamerlan).
N’es-tu pas un imposteur? je lui ai dit. Comment peux-tu prouver que c’est bien toi Nasr Eddin Hodja?
Alors Nasr Eddin a sorti un miroir de son fameux sac rembourré, s’est regardé dedans, et m’a dit: si si, c’est bien moi.
A ce moment-là j’ai compris que c’était bien lui, et que ce turban orange n’était pas seulement un déguisement.