En rentrant après dîner, deux soirs de suite nous passons devant le tout petit atelier d’un homme, la cinquantaine. Un peintre. Le bâtiment industriel où il se situe est juste au coin de la ruelle de notre hôtel. L’homme a incroyablement arrangé le peu d’espace, le lieu à un côté New Yorkais mais en minuscule avec des murs en brique rouge. L’artiste travaille la nuit, il met la musique très fort. On entend sa chaîne depuis l’autre bout de la ruelle. Il est penché sur ses toiles. Il est tellement concentré qu’il ne nous voit même pas mon père et moi de l’autre côté de l’énorme façade vitrée. Indiscrets, on reste quelques minutes, debout dans le noir de la rue, à l’observer. Je l’imagine encore ce soir, absorbé par son travail dans ce joli atelier, dans cette toute petite rue abandonnée à quelques pas de l’eau. Et je ne sais pas pourquoi, cela me plaît.
Jülide Bigat – Texte / Text
Histoire écrite en français / Story written in French