Qui n’a jamais eu ce sentiment ? Je suppose que tout le monde peut avoir cette sensation. Moi y compris. J’en témoigne là avec une histoire cruelle.
C’est l’histoire d’une jeune fille nommée Maélia, elle vivait chez ses parents. C’est une fille très heureuse, pleine de vie, c’est une fleur qui enchante de son parfum. Elle a un rythme d’existence bien à elle. Elle est unique voilà tout.
Et tout comme chaque demoiselle de son âge, elle se laisse remarquer, ses cheveux longs, sa taille élancée, sa beauté et ses rondeurs exaltantes. Sa famille la chérie énormément, elle reflète le bon exemple dans son entourage, studieuse, polie, jolie et bonne cuisinière surtout. En fait, chez nous, si on veut gagner quelqu’un, on en profite pour réjouir son appétit avec de bons plats. Maélia a tout d’une femme ordinaire mais, en parallèle, elle est fabuleuse, elle ressemble à une fée, qu’en réalité n’existe pas.
Un jour, un jeune homme appelé Massinissa se présente à elle, c’était quelqu’un qui la désirait des yeux depuis des années. Il veut la prendre pour épouse. Lui, n’a pas réussi dans ses études, mais il se trouve que c’est un homme qui gagne bien sa vie. Il possède une belle maison et une grande ferme dont il élève des vaches laitières. On en dit rien, on laisse uniquement le temps au temps.
Massinissa est grand, il a le teint brun avec de beaux traits de visage et d’après ce qu’on dit de lui, il est d’une bonté remarquable. C’est un homme bien.
Après une connaissance qui a duré quatre mois environ, qu’on estime positive pour les deux jusqu’à présent, le jeune homme décide de voir les parents de Maélia afin d’accomplir les coutumes, dans la société algérienne, la possibilité d’entretenir une relation en cachette est inconcevable, en effet, on vit dans une société d’interdits-franchis, mais sans que cela soit flagrant.
Dans le passé, les mariages réussissaient car toutes les valeurs morales y étaient, en l’occurrence, l’amour, la pudeur, le respect ainsi que la facilité de la vie. On vivait du peu, en revanche, on était assouvi, satisfait et béni par tout le monde.
Massinissa et Maélia sont d’accord. Cela entraine bien entendu l’accord de leurs parents et parait-il qu’ils se connaissent depuis des décennies. C’est parfait, on a l’impression que le monde nous appartient, on est content pour le couple. Ils forment l’un des couples qu’on peut envier de jalousie.
Ensuite, vient les préparations de cette union, la jeune fille se précipite à parfaire son trousseau, les jolies robes, les belles chaussures, les bons parfums avec des odeurs exotiques. En tout, une garde-robe souhaitable.
Le jeune homme, lui aussi, est impatient, il prépare son nid fantastique pour accueillir sa prétendante. Le couple est plus que jamais amoureux, l’un a très envie de l’autre, leurs existence dépend d’eux même. Ils constituent désormais un seul corps, un seul cœur, une seule vie.
C’est le jour de la fête, la cérémonie fut lancée, une des dernières minutes du célibat et entame une nouvelle vie, encore plus dure, avec plus de responsabilités, mais passionnante et chaleureuse.
Maélia, devenue femme, regagne son foyer familial et dorénavant, il n’y que « elle et son mari ». Une vie à deux sans problèmes et sans lacunes.
L’un des points essentiels dans un couple, c’est l’entente car la vie de couple ne s’arrête pas à des satisfactions sexuelles ni même à faire de la bonne cuisine et aux beaux habits ou alors aux bijoux très chers. Certes, l’amour est indispensable, mais en une vie, on en retrouve plusieurs, le travail, quelquefois les études, en somme, la vie professionnelle.
Le problème ne réside pas là, la relation de Maélia avec son mari est jusque là superbe ; presque allait à merveille. Au fil du temps, beaucoup de propos se révèlent à elle. Elle connait mieux son mari, mais elle ne le reconnait plus, l’homme qui est en lui change de plus en plus. Ce fut une claque insupportable pour elle. La norme dit que, lorsqu’on épouse un homme, on s’attend à ce qu’il nous donne de l’amour, de la douceur, de la tendresse, qu’on soit complice et qu’on se comprenne d’un clin d’œil.
Hélas, ce n’est pas le cas, le rêve vu de loin il y a seulement quelques mois est plus visible. Il se démontre à elle, c’est un véritable enfer, la culpabilité a remplacé toute cette volonté approuvée envers Massinissa.
Voilà la vraie histoire, après ce fameux mariage, Maélia découvre que son homme n’est pas viril, il a dû la perdre à cause d’une malédiction jetée par des malfaiteurs, car il n’a pas toujours été comme ça. Sa femme prend sur elle et décide de l’aider à retrouver son envie, sans que personne ne soit au courant, ni même ses propres parents.
Son mari profite de la situation négativement, il croit que Maélia est faible, et, donc à chaque fois que la chance se présente à lui, il s’attaque à elle devant ses parents, il la dévalorise et réduit de son importance, lui dit des méchancetés sans raison. Malgré tous, elle reste avec lui, toute discrète, toujours souriante, souhaitant sa guérison de son « handicap », estimé honteux pour la famille.
La jeune femme désire de lui, ne serait-ce qu’un regard, un sourire, un bisou voire un câlin de sa part, malheureusement, la tâche d’annonce plus difficile et rien n’est gagné. La vie l’a vraiment malmenée, mais elle n’en tire que le positif.
Elle déclara un jour : « je n’ai pas fait le bon choix, j’aurais pu vivre autrement. ». Sa vie d’avant était tellement en rose, qu’à cet instant, elle s’est effondrée en larmes, et comme on le dit, les mots sont des larmes qui ont été écrites. Les larmes sont des mots qui ont besoin de couler, sans elles, aucune joie n’a d’éclats, aucune tristesse n’a de fin, elle pleure est ne s’arrête pas, en fait elle a besoin de se libérer de ses souffrances intérieures, elle n’en supporte plus.
Au bout d’un moment, son quotidien ne ressemble à rien. Son mari rejoint sa ferme pour travailler, elle, attend désespérément, que Massinissa rentre.
Leur vie est sobre, calme, on fera allusion à celle des vieux couples, ayant déjà beaucoup d’enfants. L’ennui et la routine s’y installent et ne laissent lieu à rien.
Un mois, deux, quatre puis six mois se sont écoulés, en l’attente d’un renouveau dans cette vie « archaïque ». Oui, il y eut une petite nouvelle, bonne et mauvaise. Maélia est enceinte, donc un bébé va intégrer cette petite famille, espérant qu’il mettra un peu de piment dans cette monotonie et que la jeune maman verra un meilleur lendemain.
Le papa, comme tous les autres, souhaite avoir une fille, dès qu’il sort, il apporte des habits en rose, des jouets, des poupées et tout ce qui peut appartenir à une fillette.
Maélia s’est montrée honnête envers son mari, elle essaye de surmonter les dures circonstances seule. Elle ne l’a dévoilé à personne, elle préfère être insultée au sein de sa maison que de se faire insulter par des étrangers qui n’en savent rien de ce que la vie cache.
Quelques mois plus tard, la vie de la jeune Maélia n’a pas tellement changé, le gynécologue les a informé que le bébé est une fille, ils étaient tous contents, vu que dans toute la famille, ils n’ont que des garçons. La futur maman est parfois démoralisée et parfois elle trouve sa fore dans le petit être qui grandit en elle de jour en jour. Elle continue à se battre contre sa condition tout en gardant ses atouts.
Dans certains cas, elle a besoin qu’on la prenne dans ces bras pour la rassurer, qu’on lui dise que tout ira bien dans l’avenir, que toute sa vie aura changé dès la naissance de cette petite fille.
En fait, au bout d’un moment, Massinissa a découvert que sa maman n’aime pas vraiment Maélia, elle lui dit très souvent qu’elle accouchera sans que son mari ne soit présent le jour-J. la jeune femme fait la sourde pour ne pas tomber dans ses griffes car il s’avère qu’elle était méchante depuis le début. De ce fait, son mari a décidé de lui préparer son visa pour la France sans que personne ne soit au courant.
Quinze jours passés, le visa de Maélia est prêt, elle rend une dernière visite à ses proches, passe rapidement voir ses beaux-parents et quitte les lieux de suite. Le lendemain, elle s’envole pour la France afin de retrouver enfin une vie meilleure, joyeuse et surtout amoureuse loin de tous.
Son bébé a vu le monde après quelques semaines, on l’a appelé Melissa, comme l’a voulu son père exactement, et depuis la venue de Melissa, ce petit grain de sel, qui a illuminé leur vie, cette famille savoure et profite de chaque moment. Elle est désormais unie et plus que jamais attachée…
Tiziri Chikhi – Texte / Text
Histoire écrite en français / Story written in French