C’est une histoire d’un homme qui s’appelait Omar, qui vivait dans le même village que mon grand-père. Cette histoire date de 1956, date où Omar a quitté le village vers Alger, puis les Pays-Bas.
Quand il est arrivé aux Pays-Bas, il ne connaissait rien, il était analphabète. Il est resté six jours sous un pont où il dormait à cause de la fatigue. Il était épuisé de faim. Il a rencontré mon grand-père qui l’a emmené avec lui à la maison où il vivait en collocation avec ses amis. Omar a commencé à travailler comme maçon. Après six mois, il a quitté la maison, il a loué une chambre ; comme disait mon grand-père, lui, il était ferme, il n’aimait pas les gens, ni l’ambiance pour oublier le mal du pays.
Alors, c’était une grande surprise pour lui quand il a trouvé un coffre dans sa chambre pleine d’argent. Il a cherché, à une brocante, un manteau dans lequel il a entassé l’argent, qu’il a ensuite laissé dans une vieille valise.
Une année a passé et il a décidé de passer ses vacances au Maroc. Tous les émigrés venaient chaque deux ans, lui était le seul qui n’avait passé qu’un an. A son arrivée, il a tout dit à sa femme et sa mère. Il est parti à Al Hoceima où il a acheté l’immeuble d’un Espagnol et une boulangerie. Il a quitté le village avec sa famille vers Al Hoceima. En 1970, il a emmené sa famille avec lui aux Pays-Bas et malgré sa grande fortune, il a obligé ses enfants à travailler et sa femme aussi préparait des choses pour les vendre aux familles hollandaises. La même année, il a fait un chantage : au travail, il a déclaré que ses mains tremblaient et ainsi il a gagné une grande somme d’argent. Il a quitté le travail avec un grand salaire. En 1972, il est rentré à Al Hoceima avec sa femme pour investir son argent.
Les gens du village et ses amis ont tous été étonnés de lui car malgré sa fortune il vivait comme un mendiant.
Même sa femme avait honte de le voir comme ça ! Un jour, il est tombé malade à Al Hoceima ; il est parti à Casa et à Paris pour faire des examens mais les médecins ont déclaré que c’était la fin. Le jour de sa mort, il a dit à sa femme que : « la fortune ce n’est rien, l’argent c’est un moyen pour arriver au bonheur, mais moi j’ai toujours mis l’argent dans le cœur pas dans la main. J’ai vu des choses, mais je ne les ai pas achetées. C’étaient ses dernières paroles avant sa mort.
Ses quatre enfants ont partagé toute la fortune. Ils étaient heureux et ont crée une association pour aider les orphelins à Al Hoceima. Comme dit sa femme, il était avare avec ses enfants et avec les gens.
Amina Allachi – Texte / Text
Histoire écrite en français / Story written in French