Ce drame véridique m’a été raconté comme il suit par mon grand père, qui se trouvait être pendant la guerre d’Algérie, le directeur d’une clinique sur les hauteurs d’Alger.
Le 3 Avril 1962, à 6h du matin, cette clinique où étaient hospitalisés 130 malades algériens, a fait l’objet d’une attaque de l’Organisation de l’Armée Secrète (OAS). Quelques membres de cette dernière entrèrent dans les bureaux ainsi que les chambres qui étaient occupées par les malades et se mirent a tirer sur les patients. En repartant après le massacre, l’OAS se chargea d’éparpiller quelques bombes dans la partie droite du bâtiment de la clinique pensant que les malades du FLN y étaient soignés, et que le directeur s’y trouvait.
Juste avant l’explosion du bâtiment, un infirmier de garde eut le temps de prévenir mon grand père qui était encore chez lui de ce qui venait d’arriver. Quelques secondes plus tard, un immense et terrifiant vacarme se produisit faisant sortir le directeur et son épouse qui était médecin de leur domicile jouxtant la clinique et courir vers celle-ci. Arrivés à destination, une vision d’apocalypse les attendait avec des dizaines de blessés et de cadavres éparpillés devant le bâtiment principal de la clinique. Mon grand père, aidé de ma grand mère apportèrent les premiers soins aux blessés en attendant une aide extérieure qui malheureusement tarda à venir. Le bilan de cet attentat était de 15 morts et une soixantaine de blessés.
A la fin de ce récit, mon grand père avait les larmes aux yeux au souvenir de ses collègues et amis perdus pendant la guerre, ce qui me rendit triste à mon tour. Cette histoire m’a bouleversé et m’a fait prendre conscience que pour construire un avenir meilleur loin des conflits et des rancœurs, il faut connaitre son histoire avec ses joies et ses malheurs afin de tourner la page et pouvoir en écrire une nouvelle ensemble.
Yasmine Admane / Texte / Text
Histoire écrite en français / Story written in French