Laissez-moi immortaliser cette histoire
Vous n’allez peut être pas y croire
Elle eut lieu dans une Algérie
Du temps où elle fut par ses fils, meurtrie
Deux hommes dans un village oublié
Liés par une amitié hors normes
L’un d’eux avait vêtit l’uniforme
Et pour servir sa patrie, s’était plié
Leur route s’acheminait allègrement
Quand le destin est venu déranger
Une paix et une sérénité inégalée
Et bouleversa tout, malheureusement
Par une nuit sans lune, d’un hiver
Des sauvages sans cœur ni foi
De la maison de l’homme de loi
Prirent siège et l’attaquèrent
Armé de son état il riposta
Et put défendre sa famille
Il se battit comme mille
Rage au ventre, il les repoussa
L’assaut final n’a pas eu lieu
Le courage et le désir de vivre
Ont eu raison des airs tempétueux et ivres
De ces sanguinaires hideux et belliqueux
Le tumulte fut suivi d’une accalmie suspecte
Etait-ce la fin du calvaire ?
Etait-ce un renoncement, que fallait-il faire ?
Surveiller le sentier abrupt d’un œil circonspect
Les monstres rageurs en rebroussant le pas
Eurent de Satan une diabolique idée
Leur proie ne pourrait jamais céder
Que s’ils usent de son ami comme appât
Ils revinrent à l’aube du printemps
Traînant l’ami comme un ballot
Sa fin sentie, il regarda là-haut
Chuchota une prière fragile, d’un instant
Les monstres lui sommèrent d’héler l’apostat
Son ami cloîtré, mais il se dressa
Vous ne pouvez me demander ça !
C’est ta vie ou la sienne ! C’est notre diktat
Non ! Par Dieu Tout-Puissant qui tient ma vie
Ce chantage est vain, mon choix est fait
Et sous les regards de haine, stupéfaits
Il dît : Prenez mon âme, j’épargne mon ami !
De rage, sur le champ, il fut exécuté
Et Le temps soudain s’arrêta
Le vide, sur la ruelle, pesa
Puis, par un cri l’espace fut déchiqueté
Des anges aussitôt furent interpellés
Pour hisser le corps au ciel
Le temps d’une retrouvaille éternelle
Puis à la lisière d’un Eden, fut déposé
Cette histoire fendit tous les cœurs
De ceux ou celles qui l’ont écoutée
Emerveillés par cette rare fidélité
D’une amitié qui vainquit la terreur
Laissez-moi éterniser ces valeureux moments
En gravant de larmes sur une stèle
Ces mots écrits pour un rite sacrificiel
« Mourir pour un ami… ça existe vraiment ! »
Djamil Hadj Mohamed – Texte / Text
Histoire écrite en français / Story written in French