Histoires vraies du Dedans

Le fantôme dans la maison, par Koko

2 mai 2021

Temps de lecture : 2 minutes

Cette histoire est tirée du volume 1 des Histoires vraies du dedans dans le cadre des ateliers menés en 2015-2016 dans les centres pénitentiaires des Baumettes à Marseille et Toulon-La Farlède, le centre de détention de Tarascon et à la Valentine, dans l’établissement pénitentiaire pour mineurs.

 

Voici ce qui m’est arrivé quand maman est morte et je vous jure que c’est vrai. Je m’étais endormi. Puis je me suis réveillé. Je ne savais pas quelle heure il était. J’ai entendu quelque chose dans l’entrée : quelqu’un qui montait les marches. Je me suis demandé qui c’était à une heure pareille. J’ai demandé « Qui c’est ? » et ça ne m’a pas répondu. Ça ne m’a pas parlé. C’est allé dans la cuisine et ça a fichu toute la vaisselle par terre. J’étais seul à la maison. Toute ma famille était ici en France. Je suis allé dans la cuisine pour voir qui c’était. Il n’y avait personne. Je suis rentré dans ma chambre, j’ai éteint la lumière, je me suis recouché. J’ai alors entendu à la porte comme un chat qui gratte avec ses griffes. Je vous jure ! Je suis allé voir ce que c’est, puisque je croyais que c’était un chat, allez savoir. Je voulais savoir ce qui se passait. Mais dans les escaliers, absolument personne ! Je suis même allé dans les pièces du bas, personne ! J’ai crié comme ça « Hé, vous vous foutez de moi ? Vous vous payez ma tête !? ». Mais je vous jure, personne personne personne ! J’ai téléphoné à un copain, qui est arrivé, et lui, je vous jure, lui aussi, il était là et il ne pouvait pas en croire ses oreilles de ce qu’il entendait, je vous jure, et moi j’étais sidéré par ce grattement qu’on entendait. Moi, je pouvais plus dormir, et mon pote et moi, on s’est pris par le bras et on est sortis de la maison.

Un voisin m’a dit, ben va donc voir le curé, qu’il purifie la maison. « À quoi ça sert ? » je me suis dit. Mais je suis allé voir le curé et il m’a dit, « ah » et il est venu. Je vous dis la vérité, il est venu et il a aspergé la maison d’eau bénite.

Je peux vous certifier que des choses comme ça sont arrivées.

Koko, Marseille 2015. Traduit du roumain par Laure Hinckel.