Histoires vraies de Haute-Provence

Fin tragique du sanglier sauvé, par Dédé

28 mars 2021

Temps de lecture : 2 minutes


Une histoire collectée le 30 mars 2018 à Revest-Saint-Martin

Transcription de l’histoire audio

Il y a au moins 10 ans de ça, un sanglier déboule de l’aire. C’était un âne, un truc énorme ! Moi j’arrive avec le 4×4. Je l’enjambe. Il est passé sous la voiture, mais va le sortir de dessous la voiture ! C’est pas rien une bête comme ça ! Et la voiture, devant, elle touchait plus terre. Et le Dédé il les avait à 0 parce que je me disais : « Si je descend ma jambe il va me la bouffer ou n’importe quoi ! ». Je réussis à sortir par la porte de derrière et je me dis : « Il faut le tuer ». Il n’y avait pas d’autre solution que de le tuer.

Alors je viens chercher le fusil. Déjà, prendre un fusil, ça me fait peur. Et je me couche sur la route et lui, il était pas mort du tout, le 4×4 bougeait toujours. Et je me dis : où je tire ? Si je tire un peu haut, je tire dans le réservoir. Si je tire dans les pneus… À un moment donné, j’ai tiré une balle dans la tête, bon c’était fini. Je suis allé chercher les crics. J’ai sorti le cochon.

Et merde ! Je vois que le cochon que j’avais tué, c’est celui que j’avais sauvé peut-être deux ou trois ans avant. Il avait plus d’âge ce cochon. Je l’avais sauvé ce cochon parce qu’il traînait là, dans le coin. Il pouvait plus manger ce cochon, parce qu’il avait les crocs qui lui empêchait… Il était gras comme une planche. J’ai fait venir le vétérinaire. Il l’a endormi. Il a coupé les crocs. Ça m’a coûté une fortune et c’est moi qui vais le tuer, après. Mais comment faire ?

Et la fin de l’histoire, c’est que j’ai eu 600 € de frais au 4×4. Quand j’ai descendu le 4×4, y’avait plus de freins : il m’avait bouffé tous les tuyaux hydrauliques. Quand j’ai vu qu’il avait les crocs coupés, je me suis dit : « Merde ! C’est mon cochon ». Il était gras. On l’a pas fait cuire parce ces vieux cochons il faut les faire cuire avec la clé à molette. Quand la clé à molette est cuite, lui il est cuit. C’est vrai, j’ai pleuré, franchement, j’ai pleuré.

Dédé