Histoires vraies de Haute-Provence

Les canards en plastique, par Gilbert

7 février 2021

Temps de lecture : 2 minutes


Une histoire collectée le 21 mars 2018 à L’Hospitalet

Transcription de l’histoire audio

 J’ai eu une idée un peu folle en 1980. J’ai créé une retenue d’eau, c’est-à-dire un petit lac qui contient à peu près 800 m3 d’eau parce que j’ai eu la deuxième idée, aussi folle, de planter des oliviers. J’ai dit à ma compagne : « Je vais planter des oliviers ». Elle pensait à une dizaine d’oliviers et puis, quand je lui ai dit le nombre : c’était 600 ! J’avais un terrain qui était approprié pour ça et j’étais à la retraite donc je me suis dit : qu’est-ce que je vais faire de ce temps ?

Pour les oliviers, il fallait de l’eau. Donc j’ai fait cette retenue d’eau. Tout le monde s’est moqué de moi parce qu’on m’a dit : « D’où va arriver l’eau ? Où est la source ? ». Alors je levais toujours les bras au ciel et je disais : « Elle est là-haut la source ». La pluie s’est un peu faite attendre et puis l’eau est arrivée. La retenue d’eau s’est remplie petit à petit. Mais elle était un peu triste, j’ai eu la bonne idée de mettre des canards… en plastique. Parce que les autres, ils sont morts. Donc ces canards voguent selon le vent, selon le temps. Ils voguent au Nord, au Sud et voilà.

Mais voilà qu’un jour, je trouve plus mes canards. J’ai dit : « Mais où sont mes canards ? ». La colère m’a un peu pris. Je suis calme, mais… J’ai dit : « Quelqu’un m’a pris mes canards en plastique. C’est pas gentil ! » Et j’ai cherché les canards, j’ai cherché les canards mais je ne les voyais pas ! Je suis arrivé à la maison : « Mes canards ! On m’a fauché mes canards ! ».

Il y a un gros tuyau de 250 qui arrive, ils avaient fourré les canards à l’intérieur du tuyau, en espérant que quand l’eau arriverait, les canards allaient partir et j’allais les retrouver sur le lac. Mais va te faire foutre ! Il pleuvait pas et les canards sont restés quelques temps ! Moi je cherchais mes canards, ça me travaillait !

Et puis un jour avec ma fille, je promenais, je lui disais : « Mes canards, on me les a fauchés ! » Et là, je regarde et dans le tuyau, qu’est-ce que je vois ? Le bec des canards qui dépassait ! J’ai dit : « Les voilà mes canards ! »

Mais dans le fond, j’ai pas trop su qui avait fait le coup entre ma fille et sa mère.

Gilbert