Histoires vraies de Haute-Provence

Le croupion, par Hilde

7 février 2021

Temps de lecture : 2 minutes


Une histoire collectée le 21 mars 2018 à L’Hospitalet

Transcription de l’histoire audio

Puisque Gilbert a parlé de chez lui, là-bas au Garant, à Simiane, je vais continuer là-dessus. Il y a 18 ans, je suis arrivée dans le coin et il fallait travailler parce qu’on n’était pas en retraite, loin de là. En plus on avait une petite dont il fallait encore assumer les études, on est arrivés là : pas de maison, pas de travail, rien du tout. Donc il ne fallait pas être difficile.

Gilbert, il cherchait quelqu’un pour accompagner sa maman qui commençait à avoir de l’âge et avoir des difficultés à marcher. Le premier repas que j’ai fait chez eux, il me dit : « Ben voilà, j’ai tué un de mes poulets. Fermier bien sûr ! Si tu veux, tu prépares ça pour ce midi et le reste, tu regardes dans le frigo. »

Je les connaissais pas. Je me dis : « Il faut que je fasse bonne impression. » Mais comme ce poulet, c’est pas comme un poulet qu’on achète au magasin, pour être sûr qu’il soit bien cuit, j’me dis : « Je ne vais commencer à couper dans une cuisse, je vais manger le croupion. Si le croupion est cuit, le reste sera cuit. »

Midi arrive, tout le monde à table. Gilbert coupe une cuisse à sa mère et la mémé elle regarde dans l’assiette et elle dit : « Oui, ça c’est bien beau une cuisse, mais mon croupion ? » Et là je suis mal ! Elle le faisait exprès parce qu’elle s’en doutait. Et puis elle me regarde et elle dit : « Licenciement dès le premier jour pour avoir mangé mon croupion ! »

Je suis restée longtemps quand même malgré tout : 8 ans ! 

Hilde