Histoires vraies de Haute-Provence

Marchais pris au piège, par Alex

24 janvier 2021

Temps de lecture : 2 minutes


Une histoire collectée le 13 mars 2018 à Longo Maï

Transcription de l’histoire audio

Georges Marchais (1920-1997), premier secrétaire du PCF de 1972 à 1994.

L’histoire se passe en 1995, un truc comme ça, quand Péan sort son bouquin sur le passé de Mitterrand [Une jeunesse française]. Et donc la Fête de l’Huma, c’est pas mal pour interviewer les gens parce que d’abord t’as une multitude d’artistes, donc ça c’est le pied parce qu’une fois que t’as le backstage tu peux voir tout le monde, et puis après t’as le troupeau d’éléphants du PCF qui arrive complètement bourré au début de l’après-midi du dimanche, qui ont bien mangé, qui sont tout rouges.

À l’époque de la splendeur de Marchais, ça se voyait de loin quand ils arrivaient. Et donc je le branche Marchais, et je lui dit : « Qu’est-ce que vous pensez de ces gens qui ont un passé compromis dans la Seconde Guerre mondiale et qui deviennent des grands hommes politiques ? » Marchais répond : « Oui ! Ça devrait pas être possible ce genre de choses ! »

Et puis je continue mes questions, parce que lui il avait en tête Mitterrand et je parlais un peu de Mitterrand, oui. Mais moi, j’avais aussi à l’esprit que Marchais avait fait le STO et qu’il avait été poussé par Moscou pour qu’il soit à la tête du PCF. Parce que le vrai grand résistant à la tête du PCF, Roland Leroy, avait été marginalisé et avec Marchais, Moscou tenait un mec : il était compromis quoi !

Je continue et je dis : « Ouais, parce que finalement les gens quand ils ont un passé trouble comme ça, ils sont plus vulnérables finalement, tout ça… » Et à un moment, il comprend que je parle de lui et il dit : « Ouais ! J’ai rien à me reprocher !! » Il pète les plombs ! Alors ça c’est un morceau d’anthologie que j’ai ramené précieusement, déjà ils m’ont pas arraché l’enregistreur, et après on se l’est repassé on se marrait la gueule : c’était un régal !

Alex