Une histoire vraie: quand le réel ouvre une porte

31 janvier 2012

Temps de lecture : 2 minutes

Le Projet Histoires Vraies a-t-il vraiment une raison d’être ?

Je tombe sur cet article dans Le Soir, un quotidien marocain, qui nous dit que l’application Timeline de Facebook va bientôt être rendue obligatoire à tous les utilisateurs du réseau social.

non, avec Timeline, pas de risque de créer des intellos, qu'on se rassure

Le journaliste explique que Timeline remplit à peu près les mêmes fonctions qu’un journal dans lequel on raconte l’histoire de nos vies, que Timeline est une sorte de frise chronologique qui commence le jour de notre inscription sur Facebook, et permet à chaque utilisateur de publier et partager ce qui semble pour lui être un événement important de sa vie.

N’est-ce pas tout à fait ce que le Projet Histoires Vraies cherche à mettre en place autour de la Méditerranée ? Est-ce que finalement nous ne sommes pas en train de concevoir une application Facebook qui existe déjà ? où l’on partage un peu plus que des brèves et des liens, où l’on fait l’effort de développer, de raconter des histoires ?…

Je vais voir en ligne la vidéo de présentation:

http://www.facebook.com/about/timeline 

(le sous titre : Votre journal, un nouveau type de profil, plus proche d’une biographie)

Pour répondre à ma propre question, pas tout à fait, car dans ce projet de collecte d’histoires vraies autour de la méditerranée, tout l’intérêt réside dans le choix que va faire la personne quant à l’histoire qu’elle va raconter.

Nous ne cherchons pas un récit de vie, un journal, qui n’est finalement qu’une sorte de CV d’un ennui à pleurer (revoir trois fois la vidéo flippante de présentation de Timeline, par masochisme), mais au contraire une histoire extraite de ce récit de vie : une histoire curieuse, que l’on aime partager car on sait son effet, qui fait penser à de la fiction, que la personne élit (j’utilise exprès le terme espagnol elegir, c’est-à-dire élire et en même temps choisir, qui me semble parfaitement adapté) parce qu’elle fait sens dans sa mythologie personnelle, parce qu’elle s’inscrit dans une certaine magie du réel.

Une histoire vraie est un oxymore instable et la vérité n’est pas l’enjeu. L’adjectif vrai n’est là que pour faire comprendre que l’on ne cherche pas de contes ou de nouvelles.

Une histoire vraie raconte cette impression d’avoir vécu quelque chose de spécial dans notre cadre ordinaire. Ces moments où le réel étonne, implose, ouvre une porte.

Le Projet Histoires Vraies est à la fois un projet de micro-histoire du temps présent et un projet littéraire : nous sommes chacun un grain du sablier, et nos sommes d’expériences subjectives créent l’Histoire cette fois avec le grand H.