L’histoire vraie d’un qui-sait-quoi

3 novembre 2012

Temps de lecture : 2 minutes

L'arrivée à Palerme, place Politeama.

Première publicité de Palerme, un immense 4 par 3 sur la magnifique place du Théâtre Politeama: Italiacom propose une fameuse promotion, 19,90 euros al mese per sempre. Sur toute la moitié droite de l’image, un joli cul de vacancière, ou de professionnelle, je dirais un cul de brune, mais difficile à dire. Et juste à côté, en regard, un slogan qui dit : Non vi prendiamo per il chissacché.

Je demande ce que veut dire il chissacché. Laisse tomber le chissacché on me dit, ce n’est rien. Masque le chissacché et maintenant tu peux lire le vrai message : Non vi prendiamo per il culo. Toutes les féministes hurlent à cause de cette pub. Voir cet article: (http://www.ilfattoquotidiano.it/2012/11/01/palermo-e-rivolta-contro-pubblicita-sessista-stop-a-spot-che-usano-corpo-delle-donne/400696/)

Je vais sur le Larousse, le Corriere della serra, les dictionnaires que propose le site Lexilogos.com, sans succès. L’un d’eux indique que chissà ! signifie qui sait ?! Chissà, forse hai ragione… Qui sait, tu as peut-être raison…

Un chissacché doit être une invention de ces poètes d’Italiacom. Cela signifie j’imagine un qui-sait-quoi, un type donc qui ne sait pas grand chose, un de ces perdus sur terre qui ne savent pas qu’il y a un abonnement moins cher, 19,90 al mese per sempre, ces tocards, si seulement ils levaient un peu le nez vers tous ces culs qui passent devant eux plutôt que de relire l’Enfer de Dante…

On ne me prendra plus pour un qui-sait-quoi, terminé, je le jure. Vodafone, cette marque sans cul ni tête, qui offense autant la femme que l’homme, s’était établie juste en face d’où je loge, Via Dante. J’ai pris la promotion à 15 euros qui devait m’offrir 200 minutes et 200 SMS, mais ma mère en bonne mère italienne de fonction plutôt que d’origine a téléphoné trois minutes, mon crédit s’est épuisé, le lendemain j’y suis retourné et comme un qui-sait-quoi que je suis j’en ai repris pour 20 euros : ça vaut mieux, m’a dit la fille (une brune). Il ne faut pas téléphoner en France.

Pour finir, la morale de l’histoire, en hommage à Boris Vian:

On n’est pas là pour se faire enculer / on voulait juste passer quelques coups de fil… Si les italiens arrêtaient d’appeler leurs mères (ou se mettaient à ne plus parler qu’avec les mains) / ce serait d’une tristesse pas croyable.