J’ai pêché un sous-marin, par Franco

29 décembre 2012

Temps de lecture : 2 minutes

Transcription en français de l’histoire audio en italien

C’est une histoire très courte, qui raconte une pêche au sous-marin.

Cet épisode est réellement arrivé à Anzio, ou plutôt en mer, au large d’Anzio. Il y a de cela vingt ans, ou peut-être plus, un chalutier baptisé Maurizio était sorti pour pêcher.

Alors que les hommes pêchaient depuis plusieurs heures déjà, ils ressentirent soudain un gros choc, une résistance, un je-ne-sais-quoi d’étrange dans les filets. Le bateau, qui avait pris une position bizarre, penchait en peu vers la poupe. Ils crurent alors avoir heurté un écueil, ou une grosse épave, quelque chose qui empêchait le bateau d’avancer. Après quelques minutes de manœuvres vers l’avant et l’arrière pour essayer de rajuster le filet, ils s’aperçurent qu’ils avançaient, que le moteur fonctionnait puissamment vers l’avant, mais que pourtant ils se dirigeaient vers l’arrière. Surpris, ils se demandèrent : « Qu’est-ce qu’on a bien pu prendre ? » Une baleine, un cachalot ? Mais alors, ce devait être une baleine immense, pour tirer ainsi un bateau de trente mètres de long… Et que cela ait lieu en pleine mer était assez désespérant. « Que se passe-t-il, au juste ? » Ils firent le tour de la mer Tyrrhénienne pendant trois ou quatre heures. Alors qu’ils étaient à vingt miles d’Anzio, ils se retrouvèrent au sud de la Sardaigne, dans une course folle, sans pouvoir arrêter le bateau. Ils ne parvenaient même pas à s’approcher des câbles en acier du filet car, s’ils se brisaient, quelqu’un pouvait être tué. Enfin, plusieurs heures plus tard, tout se calma, et le bateau s’arrêta enfin.

Alors, à une centaine de mètres d’eux, émergea un sous-marin. En quelques mots, ils avaient pêché un sous-marin qui, ayant une force différente de la leur, les avait entraînés à travers la mer Tyrrhénienne pendant quatre heures environ.

Ce sous-marin appartenait à l’OTAN, il battait pavillon turc et, à ce qu’il paraît, il n’aurait jamais dû se trouver dans ces eaux ce jour-là…

Franco Sferlazzo
Traduit de l’italien par Meridiem