Sœur Jacqueline

28 avril 2012

Temps de lecture : 3 minutes

Sœur Jacqueline était une femme qui venait passer 2 ans dans notre école: NDA el Zaitoun et je n’ai jamais su pourquoi, je n’ai jamais demandé… Elle allait et venait méditant notre école, nos mines, nos actes et nos réactions… Je pense qu’elle soit en recherche d’un espoir dans nos yeux mais en vain…
On a un grand problème en Egypte: on adore la fiction jusqu’à en vivre, on vit dans l’absurde, on ne sait pas nos buts, on ne sait pas pourquoi on vit et le plus grave c’est qu’on ne se sait pas. C’est en fait bizarre car il faut se savoir pour pouvoir choisir notre voie dans la vie, pour s’exprimer.
En 3e préparatoire, elle est venue laisser quelques traces dans nos cœurs mais en fait elle visait nos brains. Elle a choisi 4 histoires à raconter et elle nous a demandé de réorganiser ces histoires selon l’ordre des sentiments. J’étais trop heureuse car c’était la première fois que quelqu’un nous demande de réfléchir et nous participer à une activité semblable. Et la conséquence attendue: j’ai essayé d’écrire les histoires en ordre. Le jour d’après, je suis allée présenter mon travail à ma sœur Jacqueline avec enthousiasme. Puis j’ai essayé de mettre les histoires en ordre jour après jour jusqu’à rendre cette feuille que j’ai présenté ma feuille de changement. Ma sœur a pris la feuille et j’ai jamais su ce qu’elle pensait de mon initiative. Mais j’ai appris que les sentiments ne peuvent pas être mis en ordre qu’on corrige avec nos profs dans les écoles comme on le fait toujours quand on étudie nos leçons par cœur selon leurs instructions. Et donc j’ai fini par les mettre en l’ordre choisi par ma sœur elle-même comme mémoire.
Ce que j’ai cité n’est pas toute la réalité. En cette année, on participait à un cour de vie avec elle et à la fin de chaque mois, il y avait un examen orale: on doit s’exprimer, parler de soi même, de notre vie personnelle et nos attitudes. C’était trop intéressant car on s’entend en parlant avec d’autres personnes plus âgés et vraiment différents. Moi, j’en avais besoin en ce temps. Quand j’ai présenté cette feuille à ma sœur, j’avais besoin de quelqu’un qui m’entend, me parle, m’aide à me savoir mieux. J’ai beaucoup apprécié sœur Jacqueline et j’ai cru qu’elle serait la voix manquée dans ma vie. Elle m’a beaucoup aidé mais elle l’ignore…
Un an plus tard, en 1ère secondaire, elle venait nous parler un peu à propos de Soi Même. Elle nous a demandé d’écrire un article à propos de Soi Même pour nous aider à nous découvrir. Elle a beaucoup essayé de nous faire parler avec elle. Mais personne a parlé. J’étais extrêmement timide que je n’ai même pas essayé d’y participer soit au discours soit à l’écriture de l’article.. En même temps, j’étais obsessionnée de savoir l’autrui et d’en absorber les caractères dont j’ai besoin pour enrichir une autre étape dans ma vie. Je voulais me changer: j’ai choisi les caractères que je désire avoir les plus et j’ai travaillé essayant de les atteindre. En fait ma sœur ne m’a rien dessiné comme plan pour suivre mais elle a tiré mon attention vers moi-même comme un personnage qui a besoin de moi-même aussi pour en prendre soin.
Enfin, sœur Jacqueline a quitté l’école pour retourner vers son pays natal: la France. Je l’ai beaucoup manqué car sa présence m’a beaucoup influencé. Pas de cours de vie après son départ ni de profs qui nous entendent ni nous enseignent un peu sur la vie en générale, rien que cette pression qui m’a torturé pour 2 ans à cause du « Sanaweya Amma »: étudier pour la note finale rien d’autre. J’ai toujours apprécié le rôle de cette femme dans ma vie et en fait j’ai compris son influence seulement il y a 2 ou 3 ans c.à.d après son départ de 3 ou 4 ans. « Merci » et « Adieu »: elle ne m’entendra pas le dire mais je vais essayer de diffuser ses idées en essayant d’aider les autres à se voir clairement, se découvrir et à se savoir: c’est un premier pas dans ce voyage dont la fin est de découvrir nos choix et par suite notre vie sera dessinée et nos buts éclateront.
Sœur Jacqueline était l’œil à l’aide duquel j’ai trouvé un début pour mon trajet de vie…

Iman Safwat – Texte / Text
Histoire écrite en français / Story written in French